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L'Écoblanchiment pointé par UFC-Que Choisir
information fournie par Boursorama avec LabSense 06/04/2023 à 08:30

Suite à une étude de l'UFC-Que Choisir ciblant les labels verts dans différents secteurs, des mesures ont été présentées récemment par Bruxelles pour lutter contre les abus en tous genres. Une nouvelle loi, retardée à plusieurs reprises, a donc vu le jour pour mieux encadrer les dérapages d'un "greenwashing" en expansion.

L'Écoblanchiment pointé par UFC-Que Choisir-iStock-Tanaonte

L'Écoblanchiment pointé par UFC-Que Choisir-iStock-Tanaonte

Les labels verts dans le collimateur de l'Europe

Dans une étude publiée le 21 mars, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir montre du doigt les labels verts douteux, les bilans carbone non fiables et les placements verts abusifs. Selon l'association, une mise à niveau de la réglementation est nécessaire pour lutter contre ces "bonnes pratiques écologiques" insuffisamment fondées. Selon le commissaire européen à l'environnement, les labels verts fantaisistes ont en effet le vent en poupe, puisqu'il estime que plus de la moitié des allégations mettant en avant une démarche vertueuse sont "faibles, trompeuses ou mensongères". Il cite notamment les vêtements fabriqués à partir de bouteilles en plastique, qui n'utiliseraient en réalité que moins de 1 % de ces matériaux recyclés. Ce phénomène en expansion touche tous les secteurs (textile, cosmétiques, chaussures, appareils électriques, voyages...), mais certains produits et services, déjà concernés par d'autres textes européens, ne seraient pas concernés par les nouvelles mesures. De même, l'UFC cible les sociétés de gestion qui proposent des fonds d'investissement "durables" en vue de la neutralité carbone d'ici 2050. Les huit principales sociétés de gestion des banques et assureurs ont été passées au crible et, selon l'association, les placements ne répondent que fort peu à leurs objectifs, car ils n'ont pas l'obligation de respecter les exigences minimales en la matière. L'association demande donc une révision du cahier des charges du label ISR (Investissement socialement responsable), qui passerait par une exclusion des entreprises portant atteinte au climat, une sélection des entreprises à partir de critères objectifs, ainsi qu'une harmonisation des systèmes de notation des sociétés de gestion afin de mieux guider les épargnants.

Vers un étayage scientifique de l'argument éco-responsable

Face aux allégations parfois fallacieuses des entreprises, l'Union européenne a présenté un ensemble de mesures pour prouver les bonnes pratiques présentées dans le cadre de leur démarche de communication. L'Europe avait déjà ciblé en mars 2022 les argumentaires commerciaux trop vagues, tels que "produit éco-responsable" ou "produit vert". Le nouveau texte va plus loin, en exigeant des États membres qu'ils vérifient le bien-fondé des argumentaires environnementaux mis en avant par les entreprises. Celles-ci devront fournir des preuves tangibles de leurs allégations par des données scientifiques tenant compte des normes internationales. Le consommateur devra être informé, via l'étiquette du produit, sur les impacts environnementaux négatifs et sur le cycle de vie du produit (recyclage). Selon le commissaire européen, environ la moitié des labels pourraient ainsi disparaître, faute d'étayage suffisant. Concernant la neutralité carbone, qui manque également de transparence, Bruxelles obligera les entreprises à informer plus clairement le consommateur sur la compensation envisagée et sur le moyen pour y parvenir (plantation d'arbres par exemple). Par ailleurs, un avantage concurrentiel serait garanti par l'UE pour les entreprises (hors micro-entreprises) s'engageant dans de réelles pratiques vertueuses, qui se trouvent actuellement, du fait d'une concurrence déloyale, lésées par des sociétés moins scrupuleuses. Il faut néanmoins préciser que le texte est une directive européenne, et que chaque État membre devra se l'approprier et l'adapter au droit national, après approbation du Parlement et du Conseil européen. Une marge de manœuvre dans l'application des mesures est donc possible pour chacun.

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