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Immobilier: le cash prend sa revanche sur les achats à crédit
information fournie par Le Figaro 08/09/2023 à 06:00

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Pour éviter d'avoir à subir l'envolée des taux, les ménages qui le peuvent n'hésitent pas à acheter comptant leur futur logement. Et les acheteurs leur consentent des remises car ils évitent l'incertitude du financement bancaire.

Acheter un logement à crédit, est-ce vraiment intéressant? Pour les ménages désireux de devenir propriétaires, la question se pose de moins en moins: la réponse est non. Même ceux, qui possèdent déjà un logement, s'interrogent de plus en plus. « Pourquoi acquérir un logement avec un crédit à 4%, bientôt à 5%, alors que nous avons acquis notre bien actuel à 1%? », se demande Rémi, la quarantaine. Une solution pourrait résoudre le problème: la transférabilité des prêts . Comprenez: pour acquérir un nouveau logement, vous empruntez aux mêmes conditions financières que celles pour votre bien actuel. Les banques, désireuses de ne pas voir leurs marges rognées, rejettent en bloc cette proposition défendue par la Fédération nationale de l'immobilier.

Dès lors, le marché du crédit est en crise. La production de crédit poursuit sa dégringolade: elle a chuté de 46% en un an, avoisinant les 10 milliards d'euros, selon la Banque de France . Du jamais vu depuis 2017 (hors crise du Covid)! Dans le même temps, les ventes immobilières sont en baisse de 15% à 20%, sur la même période. Pourquoi un tel écart entre la baisse des transactions et celle du volume de crédits accordés? Entre 25% et 30% de ménages acquièrent un logement sans crédit? « Je dirais entre 20% et 30%» , acquiesce Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier. Un marché où la part du cash est aussi importante est « la preuve que la dégradation du marché est en place» et que « l'immobilier devient un marché d'exception donc d'exclusion », selon lui. D'ordinaire, cette proportion avoisine plutôt les 10%.

Un atout pour négocier le prix

Parmi les heureux élus, on trouve des CSP+, des chefs d'entreprise ou des personnes ayant revendu un autre bien immobilier, âgés pour la plupart et disposant d'un patrimoine confortable. De plus en plus de couples d'une cinquantaine d'années n'ayant plus d'enfants à charge, vendent ainsi leur grand appartement pour en acheter un autre plus petit et achètent leur nouveau bien avec le produit de la vente. Les acquéreurs étrangers profitent aussi de leur pouvoir d'achat élevé, notamment les Américains qui bénéficient d'un euro faible face au dollar, pour acheter des appartements sans crédit. Grâce à un héritage, un Américain a ainsi pu acquérir, fin juillet, un 175 m², avenue Victor Hugo (Paris 16e), au prix de 2,5 millions d'euros. Conséquence de ces avantages: la part des acquéreurs étrangers dans les ventes immobilières ne cesse de grimper. Ainsi, 11% des transactions en Île-de-France, Paris compris, ont été réalisées par des étrangers, selon les notaires. Enfin, on peut aussi ajouter à cette liste de chanceux des primo-accédants qui ont réussi à se passer d'un crédit en gonflant leur apport personnel grâce à une (très) généreuse donation de leurs parents. Même si la plupart d'entre eux doivent souvent demander un prêt immobilier.

Acheter sans crédit un logement constitue plus que jamais un vrai atout, en cette période de crise, pour négocier à la baisse le prix d'un logement. « Il arrive souvent qu'un vendeur préfère signer avec un acheteur qui lui propose un prix certes moins élevé qu'un autre mais qui n'a pas de crédit », souligne Olivier Clermont, notaire à Paris. Signe que la tension sur le crédit immobilier est forte. « Un notaire me racontait récemment qu'il a dû déchirer 6 ou 7 promesses de vente parce qu'à chaque fois, l'acquéreur n'avait pas eu son prêt », raconte un courtier. Et ce n'est pas la hausse continue des taux de crédit, qui dépassent les 4% (hors assurance) , qui risque d'arranger la situation.

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