Un couple fait semblant de pouvoir acheter des biens de luxe en Charente-Maritime et va jusqu’à signer des compromis de vente avant de se désister. Une démarche légale mais qui fait perdre du temps et de l’argent aux agents immobiliers.
C’est ce que l’on appelle le «real estate porn» ou addiction à l’immobilier. Venu des États-Unis, ce phénomène gagne la France. Des «touristes» immobiliers visitent des biens sans avoir l’intention de les acheter. Une sorte de voyeurisme qui fait perdre du temps aux agences immobilières. Heureusement, cette tendance reste minoritaire. Récemment, un couple a toutefois fait vivre un cauchemar à plusieurs agences immobilières en Charente-Maritime (17). Il a poussé le vice jusqu’à signer des compromis de vente sans jamais aller au bout du processus d’achat.
Des personnes qui veulent juste visiter des appartements haut de gamme , qu’ils ne pourront jamais acheter, Magalie, agent immobilier à Saintes, en voit souvent mais « d’ordinaire, ces personnes visitent la maison et passent à autre chose. Là, ça va jusqu’à la signature du compromis de vente avant, au bout du bout, que la supercherie n’éclate au grand jour après des semaines passées sur un dossier », confie-t-elle. Elle avoue avoir perdu des mois à cause de ce couple qui sévit dans le département. Dans les faits, ce n’est pas illégal de visiter des biens, de signer un compromis de vente et de se rétracter par la suite, dans le délai imparti.
Payer cash
Comment des agents immobiliers professionnels peuvent-ils se faire avoir aussi facilement? Magalie explique que ces prétendus clients lui ont assuré avoir remporté un procès contre leur banque. Avec la grosse somme d’argent qu’ils auraient gagné, ils pourraient payer cash l’achat d’un bien estimé à 875.000 euros avec tennis, piscine et gîte à Médis. « Ils s’y voyaient déjà et commençaient à distribuer les chambres aux enfants. Je ne me suis pas méfiée, même si je n’ai pas l’habitude de ce type de profil pour un bien à ce prix », reconnaît-elle auprès de Sud-Ouest . Un compromis de vente est signé.
C’est alors que la vente prend une tout autre tournure. Magalie apprend qu’une consœur a déjà eu affaire à ces faux acquéreurs et que la vente n’a jamais eu lieu. Magali s’empresse alors de contacter ses clients et de leur dire qu’elle a eu de mauvais échos sur eux. Le couple n’a toujours pas versé le dépôt de garantie de 41.000 euros et Magali commence à s’impatienter. Les faux acheteurs envoient une copie du virement du dépôt de garantie pour apaiser Magalie mais il s’avère que c’est un faux papier. Le couple se désiste ensuite en envoyant un courrier recommandé avec accusé de réception. Un désistement dans les règles puisque le couple s’est rétracté dans les dix jours suivant la signature du compromis de vente. Françoise a également fait les frais de ce couple. Les faux acquéreurs avaient cette fois parlé d’un héritage pour justifier l’achat d’un bien à 1,3 million d’euros à Vaux-sur-Mer. Françoise s’était rendue chez le notaire pour la signature de l’acte de vente mais le couple n’est jamais venu. Elle a pris un avocat mais a perdu le procès contre le couple.
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