La Ville de Paris et la commune de Saint-Ouen-sur-Seine viennent de lancer une foncière du logement abordable, destinée à la classe moyenne.
Le marché locatif traverse une grave crise. Quid des acquéreurs de la classe moyenne qui ne peuvent prétendre à un logement social , en raison de revenus trop élevés, mais qui rencontrent des difficultés à se loger dans le parc locatif privé ? La Ville de Paris et la commune de Saint-Ouen-sur-Seine (93), confrontée aux mêmes problématiques que Paris, viennent de lancer une foncière du logement abordable, destinée à la classe moyenne. Les jeunes actifs, les familles monoparentales, les personnes en mobilité professionnelle et les «travailleurs clés» : enseignants, soignants... sont visés ici. Le prix moyen du mètre carré à Paris atteint 9380 euros, un tarif souvent inaccessible pour ces ménages et 6064 euros à Saint-Ouen.
« Cette nouvelle structure a pour vocation de proposer une location à prix maîtrisés, avec des loyers inférieurs d'au moins 25 % aux prix du marché libre », précise la Ville de Paris. La foncière achète de nouveaux immeubles et en confie la gestion à des bailleurs sociaux qui les mettent en location à des prix cassés. Ces immeubles comportent une part importante de logements vacants et nécessitent des travaux de rénovation énergétique. Aucun arrondissement n'est privilégié pour ces opérations, qui dépendront avant tout des opportunités de marché.
50 millions d'euros par an
Que fera la foncière des loyers perçus ? C'est un cercle vertueux puisque la foncière les réinvestira dans de nouvelles acquisitions immobilières. Concernant le budget alloué à cette foncière, 50 millions d'euros par an sont prévus par le Conseil de Paris pour lancer le dispositif, et l'objectif est de produire 350 logements par an. Cette Foncière du logement abordable prend la forme d'une société publique locale (SPL), propriété de la Ville de Paris à 99 %, le 1 % restant correspond à la présence de la Ville de Saint-Ouen en tant que coactionnaire. Le logement abordable ne vient toutefois pas se substituer au logement social, les deux offres existent en parallèle.
La Ville de Paris met déjà en place des dispositifs d'accès simplifié à la propriété comme le bail réel solidaire (BRS) , qui permet à un ménage (sous conditions de ressources) d'être propriétaire des murs mais pas du terrain. Le foncier et le bâti sont ainsi dissociés. Le prix à l'achat est donc réduit de 30% à 50% en moyenne par rapport au prix du marché et des ménages peuvent accéder plus facilement à la propriété. Fin 2024, près de 400 logements en BRS ont été livrés en Île-de-France, et 5155 sont en projet, à horizon 2028, selon l'Observatoire de l'association Foncier solidaire France. Rien que dans la capitale, la Foncière de Paris, organisme de foncier solidaire de la Ville, signe 200 à 300 BRS chaque année.
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