Récompensé aux Golden Globes, le film «The Brutalist» évoque le parcours d’un architecte visionnaire et fictif. L’occasion de découvrir ce qu’est le brutalisme et de voir quelques-unes de ses réalisations emblématiques pour célébrer le béton.
Amateurs de matériaux chaleureux et de lignes courbes tout en douceur, passez votre chemin. Le brutalisme, comme son nom le laisse entendre, est un style architectural qui mise plutôt sur les édifices massifs en béton, la verticalité, la rudesse même et un aspect généralement très répétitif, dépourvu de tout ornement pour magnifier le béton brut. Il prend sa source dans les années 50, en s’inspirant notamment des travaux et réalisations de l’architecte franco-suisse Le Corbusier . Dans le film «The Brutalist» multi-récompensé aux Golden Globes et figurant parmi les favoris des Oscars (sortie en France programmée pour le 12 février), on suit le parcours de László Toth, un architecte juif né en Hongrie.
Ce personnage fictif incarné par Adrian Brody , est revenu des camps de concentration nazis pour s’installer aux États-Unis après le conflit. C’est là qu’il compte mettre en œuvre ses envies d’architecte et vivre le rêve américain. Sans franchir l’Atlantique et avant même la sortie de ce film, on peut très facilement se faire une idée de ce qu’est le brutalisme en France, de ses origines à nos jours. Et puisque Le Corbusier est l’un de ses principaux inspirateurs, autant filer directement à Marseille et sa «cité radieuse». Cette résidence construite entre 1947 et 1952 se présente comme une barre sur pilotis, préfigurant un «village vertical» dénommé «unité d’habitation». L’immeuble compte aujourd’hui 337 appartements de 23 types différents ainsi qu’un hôtel de 21 chambres. C’est aussi le même Le Corbusier auquel on doit le couvent Sainte-Marie de la Tourette, à Éveux en région lyonnaise.
Le Havre et le béton
Autre ville marquée par le béton dans les années 50: Le Havre. C’est ici que les frères Perret ont affiché leur maîtrise de ce matériau sur divers monuments de la ville (voir diaporama) . Symbole d’une architecture souvent mal-aimée, la Caisse d’épargne de Bordeaux dans le quartier Mériadeck construite entre 1974 et 1977 s’attire toujours les foudres de bien des habitants. Régulièrement classé parmi les bâtiments les plus «moches» de la ville, l’endroit s’est attiré le sobriquet de «vilain petit cannelé». En montagne, l’architecture des stations de ski des années 60-70 n’a pas échappé à cette vague brutaliste. C’est notamment le cas de Flaine avec l’un des grands noms de ce courant, Marcel Breuer, qui a implanté ses constructions de 1960 à 1976.
Plus récemment, l’architecte espagnol Ricardo Boffil a laissé sa patte brutaliste en Île-de-France, notamment avec les espaces d’Abraxas, un ensemble de logements de Noisy-le-Grand au décor très cinématographique, bâti entre 1978 et 1983. On y retrouve du béton et de la grandiloquence même si l’esprit se veut plus néoclassique (comme le quartier Antigone qu’il a conçu à Montpellier) que purement brutaliste. Et parmi les architectes contemporains, la star Tadao Ando peut représenter un prolongement de ce courant. L’architecte de la réinterprétation de la Bourse de commerce à Paris a également conçu le centre d’art du château La Coste, mais aussi des villas tout en béton à Malibu ou à Monaco.
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