Dans le cadre des festivités du millénaire de Caen, la ville a fait plancher de jeunes architectes pour réinventer les cabines de plage de la côte normande. Les propositions sont surprenantes.
Lancé en octobre dernier par le Pavillon de la presqu’île de Caen (lieu destiné à l’architecture et à l’urbanisme) à l’occasion des festivités du Millénaire de la ville, le concours international d’architecture des cabines de plage vient de désigner son lauréat. Pas moins de 160 candidatures avaient été déposées pour n’en retenir que 15. C’est le projet Océan Mer conçu par les jeunes architectes Louis Guilbaud et Jean-Baptiste Dossetto qui a le plus séduit le jury. Cette structure de bois et de roseau devait répondre, comme les autres concurrents, à un impératif d’usage de matériaux géosourcés et privilégiant le réemploi tout en «proposant de nouveaux usages en bord de mer» ou en se questionnant «sur la construction de l’environnement balnéaire avec des microarchitectures» .
Évoquant le choix du roseau, le coauteur du projet, Louis Guilbaud, explique à France 3 Normandie : « Cette plante vit à mi-chemin entre la terre et la mer. La cabine de plage, dans son essence, transporte l’homme de la terre à la mer. Nous avons décidé d’associer les deux dans ce dialogue entre la matière et l’usage.» Le résultat atypique (voir photo ci-dessous) évoque selon les uns ou les autres aussi bien une case africaine qu’une toiture de chaumière . Un abri simple en bois de réemploi que les deux anciens étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier ont pensé comme un «fragment de dune». Toujours est-il que cette création est parfaitement fonctionnelle avec sa porte qui se relève, ses bancs intérieurs avec des rangements destinés au matériel de pêche comme de plage et la possibilité de s’y tenir debout. D’ailleurs, l’abri est évolutif au gré des saisons: s’habillant de sa parure de roseaux l’été avant de se dénuder l’hiver pour redevenir une structure plus sobre, uniquement en bois brut.
Un statut «d’œuvre d’art»
Il a fallu deux mois de travail à ses concepteurs pour mener à bien ce projet: un mois et demi d’études préparatoires et de conception puis 15 jours d’autoconstruction et d’ajustements sur site sur la base d’une structure en bois préfabriqués en atelier. La cabine doit rester exposée au public deux mois à Hermanville-sur-Mer, commune littorale qui compte déjà bon nombre de ces équipements (mais en version plus classique...). Pas sûr pourtant que cette réalisation soit duplicable car comme le soulignent ses concepteurs, elle bénéficie d’un statut «d’œuvre d’art» plutôt que de construction traditionnelle, ce qui lui permet de s’affranchir des contraintes de matière, de forme ou d’équipement qui ont cours dans le bâtiment. Des visites devraient ensuite être programmées pour le public et des discussions devront s’ouvrir ensuite pour savoir si cette cabine trouvera un emplacement définitif ou sera déconstruite dans l’attente d’un remontage.
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