Transformer des bureaux en logements nécessitent plusieurs aménagements. (Mwabonje Ringa / Pexels)
Le pays compte 173 millions de m² de bureaux. Mais une partie de cette surface (2 millions de m²) n'est plus occupée depuis deux ans et ne fait l'objet d'aucun projet de transformation selon l'étude publiée ce lundi 9 décembre par le Consortium des bureaux. Celui-ci regroupe le promoteur immobilier Linkcity, la foncière de transformation immobilière (FTI) d’Action logement et le spécialiste des data La Place de l’immobilier.
Loger 53 000 personnes d'ici cinq ans
Une grande partie de ces locaux vides se trouvent en Ile-de-France (1,2 million de m²). A quoi tient cette situation ? L'accès au télétravail a augmenté « le vide structurel des bureaux provoqué par le flex office et le coworking, entre autres » , précise Blaise Heurteux, associé fondateur de La Place de l’immobilier. Comme cela pourrait ne pas s'arranger, le consortium des bureaux a une idée : transformer les bureaux en logement, rapporte Capital .
En effet, la crise du logement est réelle. Avec 2,7 millions de Français en demande de logement social et un grand nombre de logements en location qui ne se libèrent pas faute, pour les locataires, de pouvoir accéder à la propriété. En transformant les 2 millions de m² de bureaux disponibles, il serait possible « de loger 53 000 habitants d'ici cinq ans » , indique le Consortium. L'organisme part du principe « que les 25-44 ans disposent en moyenne de 38 mètres carrés par personne dans leur logement » .
Cinq ans pour transformer
Cette transformation ne se fait pas sur un coup de baguette magique. Cinq ans représentent effectivement « le délai moyen pour transformer des bureaux en logements » , indique Katelle Le Guillou, directrice générale de la FTI. Cela s'explique par des difficultés techniques, comme des normes incendies différentes entre les bureaux et les immeubles d'habitation. La hauteur standard sous plafond n'est pas identique non plus. Une loi visant à faciliter la transformation des bureaux en logements habitables a été adoptée en première lecture en 2024 par les députés. Mais l'examen n'a pu se poursuivre en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale, rappellent nos confrères. « Ce texte simplifie la transformation d'usage, en permettant par exemple le vote des copropriétaires à la majorité et non plus à l'unanimité» , précise Katelle Le Guillou.
Mais il y a un autre frein : le prix de la transformation. Les décotes des bureaux « par rapport au loyer moyen du marché sont actuellement comprises entre 20 et 30 % à Nanterre, Rueil-Malmaison, Saint-Denis et Courbevoie » , précise Blaise Heurteux. Ce qui laisse une marge insuffisante aux promoteurs pour réhabiliter l'immeuble. Les travaux de transformation sont trop coûteux. Autre difficulté, l'attractivité des zones où se trouvent ces bureaux à transformer. Elles peuvent manquer d'infrastructure pour les familles.
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