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Covid-19 : des masques transparents pour aider les sourds et malentendants
information fournie par Le Figaro02/09/2020 à 19:47

La direction générale de l'armement (DGA) a récemment donné son agrément à deux entreprises françaises pour produire des masques d'un genre nouveau.

Après Paris, c'est au tour de Lyon de généraliser le port du masque pour lutter contre le coronavirus. Bien que leur efficacité ne soit plus à démontrer, les masques peuvent s'avérer problématiques pour certaines personnes, notamment les sourds et malentendants, car les bruits sont étouffés par le tissu et la lecture labiale est bien évidemment rendue impossible. Des solutions sont donc développées pour dépasser ce rempart à la communication.

« Pendant le confinement, étant sourde et bi-implantée cochléaire, j'ai rencontré des problèmes pour comprendre mon entourage et pour faire mes courses à cause du port du masque, j'ai donc eu l'idée de confectionner des masques transparents pour pouvoir lire sur les lèvres et revoir les émotions » explique Nathalie Birault la fondatrice et présidente d'Odiora. Cette start-up née dans la région lyonnaise au milieu du mois de mars vient d'être agrémentée par la Direction générale de l'armement (DGA) afin de produire des masques transparents à destination du grand public.

« Nos clients ne sont pas seulement des personnes qui souffrent de problèmes d'audition, certaines personnes veulent juste retrouver un peu de convivialité avec la possibilité de voir les expressions du visage. C'est pour cela que nous avons appelé notre marque « le masque sourire », explique l'entrepreneuse. Le coût des « masques sourire » varie entre 13 et 15 euros l'unité en fonction du motif souhaité. Masque Inclusif, une autre entreprise de masques transparents, elle aussi homologuée récemment par la DGA, propose quant à elle deux autres modèles au prix de 10,90 euros l'unité.

Bien que lavable plus de 20 fois, le montant déboursé pour acquérir l'un de ces masques peut paraître important. La raison de ce coût ? Une production limitée par l'évolution de la pandémie.

Une production sur-mesure

« On navigue à vue car on ne sait pas combien de temps nous allons devoir porter le masque. Pour le moment nous produisons de petits lots car nous voulons éviter le risque de surproduction », confie la fondatrice d'Odiora, qui aimerait pouvoir se projeter à plus long terme « Nous sommes en contact avec le Comité Interministériel du Handicap. En effet c'est l'État qui a les clés pour démocratiser les masques transparents, notamment dans le milieu scolaire. La production en grande quantité et la visibilité que cela nous offrirait nous permettraient de réaliser des économies d'échelle et donc d'envisager des prix finaux plus bas », poursuit-elle.

Autre problème rencontré par les utilisateurs de masques transparents : le délai de livraison. François, père de deux enfants sourds comme lui, affirme qu'il a commandé plusieurs masques transparents pour son entourage il y a quatre semaines. Alors que les écoliers français reprennent le chemin de l'école, il craint que ses enfants ne rencontrent des difficultés pour comprendre leurs professeurs. « Nos enfants sourds devront attendre quatre semaines avant de pouvoir accéder à l'enseignement de leur maître/maîtresse comme leurs semblables entendants, ils vont prendre du retard dès le début de l'année scolaire », déplore-t-il.

Comme pour les prix, les délais de livraison sont liés à la faible production de ce type de masque. Pour Jérémie Boroy, président du Comité national consultatif des personnes handicapées, il y a urgence à développer la fabrication de ces masques qui devraient, dans un monde idéal, être adoptés par tous, explique-t-il : «l e Comité interministériel du handicap a fait un travail formidable mais maintenant il faut que cela soit industrialisé pour qu'on puisse faire baisser les prix et en trouver chez Carrefour ou à la pharmacie par exemple.»

Jérémie Boroy n'est pas naïf, il se doute bien qu'il est matériellement impossible de généraliser le masque transparent à l'ensemble de la population. Il demande cependant à ce que des professions clés comme les agents de la fonction publique, le personnel de la restauration, les commerçants, la police ou le personnel médical en soient équipés.

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