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Coronavirus : pourquoi des avions volent-ils sans passagers ?
information fournie par Le Figaro 09/03/2020 à 14:14

Pour garder ces créneaux d’une année sur l’autre, la législation européenne oblige les compagnies à effectuer au moins 80% des vols qui sont prévus sur leurs horaires (Crédits photo : Unsplash - Gary Lopater )

Pour garder ces créneaux d’une année sur l’autre, la législation européenne oblige les compagnies à effectuer au moins 80% des vols qui sont prévus sur leurs horaires (Crédits photo : Unsplash - Gary Lopater )

Pour se conformer à une législation européenne, les compagnies continuer à faire voler certains de leurs avions, même s'il n'y a pas ou peu de passagers à l'intérieur.

Y a-t-il encore un passager dans l'avion ? Depuis plusieurs jours et la propagation toujours plus importante du coronavirus, les compagnies aériennes sont condamnées à effectuer plusieurs de leurs vols à vide, ou presque. Une situation qui intrigue fortement, notamment sur les réseaux sociaux.

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En réalité, les compagnies aériennes se résolvent à cette pratique afin de se conformer à une législation bien particulière. Que ce soit aux États-Unis ou en Europe, les compagnies bénéficient toutes de créneaux horaires bien particuliers, les « slots ». En France, cela est géré le Cohor, l'Association pour les coordinations des horaires.

Et pour garder ces créneaux d'une année sur l'autre, la législation européenne oblige les compagnies à effectuer au moins 80% des vols qui sont prévus sur leurs horaires, sous peine de voir ces « slots », très prisés par les compagnies, redistribués. C'est la dure loi du « use-it-or-lose-it ».

À l'heure actuelle, tout cela s'applique encore. C'est la raison pour laquelle des avions vides continuent à transpercer le ciel et brûler des milliers de litres de carburants, pour des passagers fantômes. Alors, face à cette situation, les autorités commencent à réagir. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a par exemple demandé une dérogation, dès le début du mois de mars, pour pouvoir contourner cette loi. Dérogation toujours en attente d'une réponse.

Idem du côté du gouvernement français. À l'issue d'une réunion avec tous les secteurs impactés par la crise du coronavirus, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a demandé à la Commission européenne que « toutes les compagnies puissent conserver leurs créneaux aériens sans avoir à faire tourner leurs avions à vide ». « Il est totalement absurde que cette réglementation s'applique dans les circonstances actuelles », a commenté le ministre.

11-Septembre, SRAS ou crise financière de 2008

Selon la réglementation européenne, cette obligation peut en effet être suspendue sous certaines conditions. Pour cause, la « non-utilisation » de ces créneaux peut être justifiée par plusieurs « circonstances imprévisibles et irrésistibles ». Parmi elles, la législation évoque « une grave perturbation des opérations dans les aéroports concernés, y compris les séries de créneaux horaires dans d'autres aéroports communautaires en ce qui concerne des liaisons qui ont été touchées par cette perturbation, au cours d'une partie importante de la période de planification horaire pertinente ». Une situation qui pourrait s'appliquer à la crise liée au coronavirus.

Rares sont les fois où des assouplissements sur cette législation ont été accordés. Le SRAS, au début du siècle, les attentats du 11-Septembre ensuite ou la crise de 2008, notamment, avaient débouché sur de telles mesures.

Depuis le début de la crise du coronavirus, le secteur aérien est en grande difficulté. L'IATA estimait la semaine dernière que les pertes sur le secteur pourraient s'étendre à 113 milliards de dollars, selon un scénario catastrophe. Un autre scénario envisagé évoque une perte à venir d'au moins 63 milliards de dollars. Une compagnie, Flybe, a d'ailleurs été particulièrement victime du virus, puisqu'elle s'est vue déposer le bilan en fin de semaine dernière.

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