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Coronavirus: le ton monte entre les agents immobiliers et les notaires
information fournie par Le Figaro 20/03/2020 à 06:00

«Ce refus des notaires d'assumer le monopole qui leur a été confié aura des conséquences, bien sûr pour nos clients, mais aussi pour l'activité de certaines de nos agences, déplore Jean-Marc Torrollion (Crédits photo : Adobe Stock -  )

«Ce refus des notaires d'assumer le monopole qui leur a été confié aura des conséquences, bien sûr pour nos clients, mais aussi pour l'activité de certaines de nos agences, déplore Jean-Marc Torrollion (Crédits photo : Adobe Stock - )

Le président de la Fédération nationale de l'immobilier accuse la plupart des notaires de refuser d'authentifier des actes de vente.

« Quelle honte de faire passer ses intérêts pécuniaires avant l'intérêt général! » Dans une période de crise, la moindre polémique peut rapidement se retourner contre soi. Le président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) l'a appris à ses dépens. Mercredi, Jean-Marc Torrollion a adressé un courrier au ministre chargé du Logement Julien Denormandie.

Le dirigeant accuse la majorité des notaires de refuser d'authentifier les actes de ventes et ainsi de ralentir encore l'activité de sa profession (voir tweet ci-dessous). « Ce refus des notaires d'assumer le monopole qui leur a été confié aura des conséquences, bien sûr pour nos clients, mais aussi pour l'activité de certaines de nos agences , déplore Jean-Marc Torrollion. Ce sont généralement nos plus petites entreprises et donc les plus fragiles ». Contacté par Le Figaro , le président du Conseil supérieur du notariat n'a pas souhaité entrer dans la polémique. « Elle n'a pas sa place dans la crise actuelle que nous connaissons », a simplement répondu Jean-François Humbert.

Julien Denormandie alerté

Une accusation qui n'a évidemment pas manqué de faire réagir les notaires sur les réseaux sociaux. C'est un flot de critiques plus ou moins virulentes qui s'est abattu sur le président de la Fnaim. « Qui a raison? Le notaire qui ferme et réserve sa disponibilité aux actes urgents ou l'agent immobilier qui s'en offusque parce qu'il n'a pas sa commission? », interroge un notaire.

« Incroyable cette désinformation organisée par des personnes ayant elles-mêmes fermé leur entreprise et mis leurs employés au chômage ; les notaires prennent leurs dispositions pour ne pas propager l'infection à leurs collaborateurs et leurs clients », s'insurge un autre.

« Votre réaction est honteuse M.Torrollion. Nous attaquer sur notre obligation d'instrumenter en pleine crise sanitaire, ne pensant qu'à votre portefeuille.. Nous sommes tous impactés. Il y a un danger de mort, vous vous souvenez? À qui vendrez-vous dans 2 mois... à des zombies? », réagit un notaire.

À une assistante de notaire qui lui demande de « prendre ses responsabilités », Jean-Marc Torrollion répond: « Je vous fais remarquer que nous avons pris nos responsabilités. En fermant au public nos 10.000 points de vente. Le CSN (Conseil supérieur du notariat) annonçait le maintien de l'ouverture des études . La continuité de service est l'enjeu soutenu par l'État et les grandes fédérations de la filière ».

Mercredi, Jean-François Humbert, président du CSN a annoncé avoir demandé à l'ensemble des études de France de ne plus accueillir de public tout en assurant la continuité de l'activité, comme l'a réclamé Emmanuel Macron. « En trois jours, nous sommes passés de 1500 à 30.000 notaires et collaborateurs en télétravail , souligne Jean-François Humbert. Les actes sont préparés, les signatures sont actées par procuration. Les vendeurs et acheteurs nous suivent par visio-conférence. Nous faisons en sorte que la machine économique ne se grippe pas en respectant les consignes sanitaires. À nous de nous adapter ».

Mais une fois la vente réalisée, d'autres problématiques surgissent: la remise des clés, les déménagements... Là encore, il s'agit de trouver des parades. « Un notaire m'a raconté qu'un vendeur et un acheteur se sont retrouvés dans un supermarché proche de leur domicile pour la remise des clés, raconte Jean-François Humbert . Ce sont des détails matériels à régler mais qui sont d'importance dans le contexte actuel. »

En revanche, les ventes par plan, qui nécessitent la présence physique des particuliers, posent problème. Le président du CSN doit s'entretenir à ce sujet avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet ce vendredi.

Alors que le marché de l'immobilier a été mis en pause en raison du coronavirus, c'est toute la chaîne immobilière qui est impactée. Chaque acteur redoute de voir son activité sévèrement pénalisée après avoir été dopée pendant plusieurs années grâce notamment à la chute spectaculaire des taux bas. Gageons que le ministre chargé du logement voudra calmer le jeu et rappellera surtout tout le monde à la décence.

2 commentaires

  • 20 mars 10:09

    L immo ne tenait que grâce aux taux bas et au mythe, "l immobilier ne peut pas descendre. C est vrai, pas descendre mais chuter. Au risque de mener les banques a la banqueroute, la BCE a maintenu ses taux negatifs. Et on voit les degats aujourd hui, ils sont incapables de mener une relance par la baisse des taux.Le pire reste a venir, car acheter la dette des pays en difficulte comme l italie ou la france, n ira pas sans contre partie de ces meme pays.


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