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Colère dans le16e où cette maison doit être démolie pour créer 15 HLM
information fournie par Le Figaro 01/05/2021 à 13:21

Un collectif de riverains dénonce une surdensification dans un quartier «déjà très dense» et l’abattage de 2 arbres dans une rue «très minérale».

«Surdensification», «artificialisation», «bétonisation»: les mots font débat à l’heure où on réfléchit à l’habitat de demain. Là où le gouvernement soutient la densification des villes, les Français plébiscitent l’étalement. Ce débat fait rage dans un quartier du 16e arrondissement de Paris, à mi-chemin entre La Muette et Radio France. La mairie s’apprête à démolir un immeuble d’un étage (avec combles), présenté, «à tort», par la municipalité comme « un hôtel particulier ».

À la place de cette maison de 200 m² du 19e siècle, le principal bailleur social de la ville, Paris Habitat, qui a reçu le permis en février dernier, veut faire construire un immeuble de 7 étages (827 m²) qui doit accueillir 15 logements sociaux (voir ci-dessous). Au programme: un studio de 31 m², 8 deux-pièces d’une quarantaine de m² et 6 trois-pièces d’environ 70 m². Cette dizaine de HLM doit être louée entre ...7 et 8 euros le m², dans un quartier où le m² se négocie d’ordinaire...34 euros à la location! Un projet à plus de trois millions d’euros.

Un collectif de riverains, soutenu par trois associations SOS Paris, France Nature Environnement et le Groupe national de surveillance des arbres, s’est formé pour réclamer l’annulation du projet. « Nous sommes conscients des besoins de logements mais nous sommes très ennuyés par la surdensification, dans un quartier déjà très dense, que ce projet va entraîner mais aussi par l’abattage des deux seuls arbres de la rue qui est très minérale. Quelle contradiction alors que la mairie veut planter 170.000 nouveaux arbres et prétend lutter contre le réchauffement climatique! Nous avons besoin de ces îlots de fraîcheur. Sans compter que la vue n’est pas la même avec 2 arbres et une petite maison qu’avec un bloc de béton de 7 étages », dénonce une riveraine qui habite juste en face.

Paris Habitat ne croit pas à ces arguments environnementaux qui cachent, selon le bailleur social, une autre raison: le refus des HLM. « En 2016-2017, un promoteur a obtenu un permis pour construire un bâtiment plus dense que le nôtre et je n’ai pas le souvenir que les riverains s’y soient opposés », affirme Hélène Schworer, directrice générale adjointe de Paris Habitat, en charge de la maîtrise d’ouvrage.

« Faux! », rétorquent Me Louis Ribière et Jérôme Bertrand, avocats qui défendent les riverains et ont obtenu gain de cause pour un contentieux similaire rue Erlanger (16e). « Paris Habitat donne une coloration idéologique au projet pour intimider les requérants qui souhaitent simplement préserver leur cadre de vie », dénoncent Me Ribière et Bertrand qui pointent une « vraie discordance entre les intentions de la mairie de faire respirer la ville et les permis qu’elle passe son temps à délivrer en poussant la densification à l’extrême ».

Bras de fer judiciaire

Pour tenter de rassurer les opposants, Paris Habitat affirme que le futur immeuble (voir ci-dessus) sera bas carbone. « Les terrasses seront végétalisées, nous replanterons quelques arbustes, nous utiliserons des matériaux biosourcés, nous réemploierons des matériaux pour des projets futurs », détaille Hélène Schworer. De la poudre aux yeux pour les opposants! « Penser que de mettre un peu de gazon sur le toit aura le même impact environnemental que deux grands arbres est une plaisanterie! , lâche Christine Nedelec, présidente de France Nature Environnement et SOS Paris. Nous devons préserver nos végétaux »

Le bras de fer va sans doute se poursuivre dans les tribunaux. « Nous avons obtenu le permis de construit depuis 2 mois. Si lundi (3 mai), nous n’avons pas reçu de recours contentieux, le projet pourra démarrer et être livré mi-2023 », affirme Hélène Schworer. Là encore, les deux parties ne sont pas sur la même longueur d’ondes. « Le fait d’avoir déposé un recours gracieux décale de deux mois le dépôt du recours contentieux. Sauf si la mairie répond à notre recours, nous avons jusqu’au 12 août pour saisir le tribunal administratif », rétorquent Me Ribière et Bertrand. Les opposants espèrent qu’entre-temps le plan local d’urbanisme, en cours de révision, protège mieux les végétaux et soit moins «densificateur».

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