Connue sous le nom de Tapinoma Magnum, cette fourmi est à l’origine de graves nuisances dans différents logements. Ce qu’il faut savoir sur le phénomène et comment s’en préserver.
Il faut déjà protéger son habitation contre les rats, souris, punaises de lit et autres frelons asiatiques, il faudra peut-être ajouter sur cette liste les fourmis. Depuis quelques années, les cas d’invasions sévères de ces insectes se multiplient et sont généralement liés à l’espèce Tapinoma Magnum. À la manière du moustique tigre qui s’est rapidement installé sur tout le territoire, cette espèce de fourmis originaire du sud de la Méditerranée étale peu à peu son emprise sur le territoire français.
C’est ainsi que depuis 2020, la ville de Saumur connaît des difficultés avec cette espèce invasive. Elle a ensuite envahi la Corse, causant des ravages auprès des agriculteurs comme des habitants . Et tout récemment, c’est du côté de Cholet que cette fourmi particulièrement agressive n’hésitant pas à mordre et se multipliant rapidement a fait parler d’elle, comme le rapporte Ouest-France . Ces bestioles qui s’immiscent dans les cloisons, les compteurs et sous les toits rendent la vie impossible aux habitants de la rue Gustave-Ferrié et semble-t-il des alentours. Certains, ne parvenant pas à se défaire de ces intrus, en viennent à envisager de quitter leur logement.
Une espèce avec plusieurs reines
«Il est effectivement très difficile de se défaire de Tapinoma Magnum, reconnaît l’entomologiste Benoît Cottin, gérant de LGH, société de lutte antiparasitaire installée dans la région bordelaise. C’est une espèce polygyne, c’est-à-dire avec plusieurs reines et qui crée des super-colonies. La seule manière d’en venir à bout, c’est de supprimer toutes les reines.» Il est donc essentiel d’identifier l’espèce de fourmi à laquelle on a affaire pour une lutte adaptée, rappelle le spécialiste tout en reconnaissant que les armes disponibles actuellement contre ces fourmis brunes sont peu efficaces. «Généralement, il y a deux façons d’intervenir contre les fourmis, explique Benoît Cottin. Soit on pulvérise sur les fourmis un insecticide micro-encapsulé qui va se libérer au bout d’un certain temps dans la fourmilière mais on a peu de chance de toucher toutes les reines. Sinon, on s’appuie sur la trophallaxie, le fait qu’il existe une caste de fourmis, les fourragères, chargées de nourrir la colonie, en leur donnant un gel. À un moment donné, une reine sera nourrie avec ce gel mais le problème, c’est que pour l’instant je n’ai pas vu encore de gel efficace pour cette espèce.»
Un problème épineux, d’autant qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour espérer prévenir une invasion. « Il y a de fortes suspicions que ces fourmis soient arrivées directement dans de la terre provenant du sud de la Méditerranée, précise Benoît Cottin. En général, avec des oliviers.» Difficile d’envisager de tamiser tous les apports extérieurs de terre pour détecter la présence d’insectes de moins de 3 mm de long... Reste à envisager, sans grand espoir, le boycott de grands oliviers venus de loin.
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