Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Assurance : Axa ne doit pas indemniser les restaurants fermés pendant la crise sanitaire
information fournie par Boursorama avec Newsgene 02/12/2022 à 10:17

La Cour de cassation a tranché en faveur d'Axa. Illustration (Free-Photos / Pixabay)

La Cour de cassation a tranché en faveur d'Axa. Illustration (Free-Photos / Pixabay)

La Cour de cassation a tranché en faveur d'Axa dans le conflit qui oppose l'assureur aux restaurateurs impactés par la crise sanitaire. La justice a ainsi conforté le refus d'Axa d'indemniser les pertes d'exploitation subies par les établissements.

Près de trois ans après le début de l'épidémie de Covid-19, l'assureur Axa a vu la Cour de cassation conforter son refus d'indemniser les pertes d'exploitation subies par des restaurateurs pendant les périodes de fermeture administrative, alors qu'il a dépensé 300 millions d'euros pour éteindre à l'amiable des contentieux.

Un débat qui n'est pas clos

Dans des arrêts, la Cour a cassé au total quatre décisions de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, dont trois datant du 20 mai 2021, favorables aux sociétés Alpilles Events dont le siège est à Mouriès, A La Bonne Franquette (Martigues), et Beraha (Marseille), dans des litiges les opposant à Axa. Elle a aussi censuré une décision du 25 février 2021, favorable à la société marseillaise Le Phoenix.

La Cour de cassation a renvoyé l'affaire devant la cour d'appel d'Aix « autrement composée » , qui devra statuer à nouveau. « Il y aura un nouveau débat devant le juge de renvoi et celui-ci peut s'aligner ou ne pas s'aligner : il a une liberté d'appréciation » , a déclaré à l'AFP Didier Le Prado, qui défendait les quatre restaurateurs. « La décision est évidemment favorable à Axa, mais le débat n'est pas clos, dès lors que c'est une décision avec renvoi » , a-t-il résumé. Les établissements Beraha et A La Bonne Franquette n'ont pas souhaité réagir dans l'immédiat.

Une clause d'exclusion valide

Jeudi, la plus haute juridiction française a estimé valide la clause d'exclusion prévue par le contrat d'assurance « multirisque professionnelle » souscrit par ces entreprises de restauration, sur laquelle s'appuyait Axa pour ne pas indemniser leurs pertes d'exploitation dues aux fermetures administratives ordonnées en raison de l'épidémie de Covid-19.

Ces contrats couvrent le risque de pertes d'exploitation consécutives à « une fermeture administrative ordonnée à la suite d'une maladie contagieuse, d'un meurtre, d'un suicide, d'une épidémie ou d'une intoxication » . Mais une clause prévoit que l'assuré soit privé du bénéfice de la garantie, dans le cas où « un autre établissement fait l'objet d'une mesure de fermeture administrative pour une cause identique » à celles énumérées.

300 millions versés aux restaurateurs par Axa

Pour la Cour de cassation, cette clause d'exclusion est bien « formelle et limitée » et n'a pas « pour effet de vider la garantie de sa substance » , contrairement à ce que plaidaient les restaurateurs, soutenus par plusieurs décisions de justice en première et deuxième instance. Axa s'est immédiatement félicité de cette « importante » décision de la Cour de cassation, « qui établit la validité de (son) contrat standard » , a affirmé l'assureur. Il existe toutefois 50 autres pourvois devant la Cour de cassation à l'heure actuelle, a indiqué une porte-parole de l'assurance.

« Face à la situation juridique inédite, où le désaccord de part et d'autre était de bonne foi et les décisions de première instance et d'appel partagées, nous avons dès 2021 tendu la main à nos assurés restaurateurs avec une solution financière amiable » , poursuit le groupe. Axa avait mis sur la table une enveloppe globale de 300 millions d'euros pour indemniser à l'amiable 15 000 restaurateurs.

Un « revers de jurisprudence inattendu »

« Acceptée par 80 % d'entre eux, cette main tendue a soutenu la reprise d'activité dans un contexte de sortie du Covid tout en renforçant les liens entre la profession de restaurateur et les réseaux de distribution d'Axa France sur tout le territoire » , assure Patrick Cohen, directeur général d'Axa France.

De son côté, l'avocat spécialiste en droit des assurances Guillaume Aksil, conseil de quelque 400 restaurateurs, se dit « assez surpris » par un « revers de jurisprudence inattendu » , la Cour de cassation ayant « tendance, ces dernières années, à invalider les clauses d'exclusion des polices d'assurances lorsqu'elles manquent de clarté » . Or « à ma connaissance, sept Cours d'appel (Paris, Lyon, Bordeaux, Agen, Pau, Reims, Angers) ont validé cette clause d'exclusion et cinq autres l'ont invalidée (Bourges, Aix-en-Provence, Rennes, Toulouse, Poitiers), c'est donc bien qu'elle n'est pas claire » , conclut-il.

2 commentaires

  • 02 décembre 11:49

    En cassation on ne juge pas le fond mais la forme, la procédure. La cour de cassation n'a donc rien tranché en faveur d'axa. L'affaire sera rejugée en appel c'est tout.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • (Bourso Business répond aux besoins de simplicité et d'économies des pros - Crédit photo : Adobe Stock)
    information fournie par BoursoBank 24.04.2025 08:00 

    Avec l'offre pro Bourso Business, tout est simple dès la souscription jusqu'aux opérations courantes, en passant par le paramétrage des options. Nos meilleurs ambassadeurs sont les clients à titre privé : et ce sont eux qui ont compris ce que leur banque pouvait ... Lire la suite

  • Les ventes de maisons individuelles devraient augmenter d'environ 80% en 2025 par rapport à 2024. (illustration) (Jarmoluk / Pixabay)
    information fournie par Boursorama avec Newsgene 30.04.2025 10:52 

    Les ventes de maisons neuves repartent à la hausse en ce début d'année 2025, après une année 2024 noire pour le secteur. L'extension du PTZ, appliquée depuis le 1er avril, devrait booster encore un peu plus l'activité. Le marché de la maison individuelle semble ... Lire la suite

  • Marché immobilier d'entreprise : le bilan du premier trimestre 2025 par CBRE et ImmoStat
    information fournie par Primaliance 30.04.2025 10:42 

    Le premier trimestre 2025 confirme la lente convalescence du marché immobilier d'entreprise français, marqué par des dynamiques contrastées entre les différents segments. Selon les analyses de CBRE – leader mondial du conseil en immobilier d'entreprise – qui réagit ... Lire la suite

  • Pourquoi et comment bien investir son épargne ? / iStock.com - ArLawKa AungTun
    information fournie par Boursorama avec LabSense 30.04.2025 08:30 

    Dans un contexte d’inflation persistante et de taux d’intérêt peu attractifs, épargner ne suffit plus à protéger son argent. Investir devient alors une nécessité pour faire fructifier son capital et préparer l’avenir. Mais pourquoi faut-il investir, et surtout, ... Lire la suite