
Les permis de construire dégringolent-iStock-korawat thatinchan.jpg
Quelques chiffres...
En 2023, le nombre d’autorisations de permis de construire s'était établi à 373.100, soit un recul de 23,7% par rapport à 2022. Et le phénomène se poursuit : à la fin juin 2024, on enregistrait un nouveau repli de 15,3 % par rapport aux douze mois précédents. En volume, ce sont - selon les données Service de la donnée et des études statistiques (SDES) transmises par le ministère de la Transition écologique - 347.900 logements qui ont ainsi été autorisés fin juin (soit 62.900 autorisations de moins que l’année passée), dont : 81.200 autorisations (- 24,4 %) pour les maisons individuelles, 176.400 (-15,4 %) pour les logements collectifs, 46 900 (- 6,6%) pour les logements résidentiels consacrés aux étudiants, aux séniors, etc.
Quelles causes, quelles conséquences ?
Les maires de France, en charge de délivrer les permis de construire, ne savent plus à quel saint se vouer ! En effet, d’un côté, les pouvoirs publics les encouragent à en signer plus, afin de densifier leurs communes, et ainsi apporter une réponse à la crise du logement qui sévit dans le pays. De l’autre côté, le gouvernement légifère afin de limiter l’étalement urbain, et ainsi préserver le plus possible de terres naturelles et agricoles (cf. la loi Climat et Résilience qui vise un objectif de « zéro artificialisation nette des sols »). Soumis à ces injonctions contradictoires, mais aussi à la mise en place de normes environnementales de plus en plus strictes, et à la pression des administrés qui plaident pour un ralentissement des nouveaux programmes immobiliers, les maires lèvent le pied depuis plusieurs années sur l’octroi de permis de construire. Même si, convenons-en, il existe d’importantes disparités au niveau national... La Bretagne ou des Hauts-de-France enregistrent, par exemple, une chute relativement modérée (respectivement - 8 % et - 4,4 %), tandis que les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Centre-Val de Loire, ont connu un coup d’arrêt plus drastique (- 26, 6 pour la première, et - 27 % pour la seconde). Moins de permis, c’est bien sûr moins de mise en chantier... Seuls 272.800 constructions nouvelles ont ainsi été entreprises entre juillet 2023 et juin 2024, soit une chute de 21,8 %. Ce chiffre historiquement bas s’explique également par l’envolée du prix des matériaux et par la mise en place de normes environnementales de plus en plus contraignantes. Mécaniquement, tout cela impacte les différents métiers liés à l’immobilier : marchands de biens, agents, notaires, mais aussi promoteurs et constructeurs... La Fédération française du bâtiment annonce d’ores et déjà que 90.000 emplois pourraient être supprimés dans son secteur d’ici la fin de l’année.
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