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Crise du coronavirus : tout ce qu’il faut savoir pour limiter la casse sur vos placements
information fournie par Boursorama 11/03/2020 à 18:30

En période de chahut sur les marchés pour cause de Covid-19, comment limiter la casse sur vos placements ?

En période de chahut sur les marchés pour cause de Covid-19, comment limiter la casse sur vos placements ?

On commence seulement à voir les conséquences de la crise sanitaire liée au covid-19 sur les différentes places boursières. En matière de placement et d'épargne, il reste encore difficile d'y voir clair même si le manque d'appétence pour le risque de la grande majorité des épargnants français les met relativement à l'abri des soubresauts des marchés.

Les marchés financiers sont aussi une caisse de résonance de la panique liée à la propagation du Covid-19. Après avoir connu sa plus forte baisse depuis 2008 en perdant près de 12 % le 28 février, le CAC 40 encore très volatil ces derniers jours. Pour les personnes investies en Bourse, la question de savoir comment réagir à cette volatilité est toujours d'actualité. Doivent-elle conserver leurs positions ou solder leur portefeuille ?  Pour les épargnants la situation est un peu différente car comme le rappelle la dernière étude annuelle du Cercle des Epargnants « les Français, l'épargne et la retraite » réalisée par Ipsos, plus d'un Français sur deux préfère « un placement qui rapporte peu mais peu risqué ». Et le plus souvent une épargne peu risquée signifie qu'elle est peu exposée aux aléas des marchés financiers.

L'épargne des Français : Etat des lieux

Selon les dernières statistiques de la Banque de France, le flux annuel de placement des ménages en 2019 a représenté près de 142,3 milliards d'euros. Le taux d'épargne des Français continue d'augmenter. Il était de 14,2 % en 2018, il est passé à 14,7 % en 2019. Il reste toujours l'un des plus élevés d'Europe.

Les comptes courants

Les Français ont orienté prioritairement les et massivement leur épargne vers leur compte courant . Près de 37 % du flux d'épargne est allé alimenter un compte de dépôt. Près de 603,8 milliards d'euros dormaient déjà sur les comptes courants soit l'équivalent de 11,25% du patrimoine financier des Français . Un encours qui a quasiment doublé en dix ans depuis la dernière crise financière de 2008. Ce qui souligne le caractère frileux des ménages Français et le fait qu'en période d'incertitude c'est la liquidité qui est privilégiée. Mais si le niveau de risque est nul, le rendement l'est également.

L'épargne réglementée

Malgré la baisse de son rendement à 0,50 % depuis le 1er février , l'épargne réglementé telle que le livret A a attiré 29 % des flux d'épargne juste devant les fonds euros des contrats d' assurance vie . L'encours du Livret A dépasse désormais les 300 milliards d'euros. Malgré un rendement qui, inflation déduite, fait perdre de l'argent . « Le Livret A en période de tourmentée joue le rôle de paratonnerre, de valeur sûre », indique Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l'Epargne.

Les fonds en euros des contrats d'assurance vie

Malgré un rendement moyen estimé en 2019 entre 1,30 % et 1,40 %, les fonds en euros ont drainé 25 % de l'épargne des ménages. Sur les 13 milliards d'euros versés au titre du mois de janvier, presque 9 milliards ont été collecté sur les supports en euro. L'avantage des fonds euros, en plus d'être garantis par les assureurs, est lié au fait qu'ils sont constitués à près de 90 % par des stocks d' obligations d'Etat et dans une moindre mesure d'obligations d'entreprises. Des supports qui ne présentent pas du tout le même niveau de volatilité qu'une action surtout pour les Etats les mieux notés. De manière générale, les règles de solvabilité européennes actuelles ne poussent pas les entreprises d'assurance à privilégier les actions dans leur portefeuille. Les soubresauts actuels de la Bourse ont donc moins d'impact que le niveau actuel des taux obligataires, qui est le vrai paramètre pour la gestion des fonds en euros.

Les UC des contrats

Dans un contrat d'assurance vie, les unités de comptes sont des parts d' Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM). Il s'agit de fonds investis sur les marchés financiers. Leur rentabilité dépend du secteur sur lequel elles sont investies et de la zone géographique ciblée. Mais si la crise sanitaire perdure, il est probable que tous les secteurs seront touchés et par extension les fonds en unités de comptes également.

Ce qu'il faut retenir c'est que les performances de ces fonds évoluent donc au gré des bonnes et des mauvaises nouvelles qui affluent sur les marchés. Pour les personnes déjà investies en UC, il paraît, à ce stade, prématuré de tout faire basculer sur le fonds euros à moins de vouloir matérialiser une moins-value. Il ne faut pas oublier non plus que passer d'un fonds à un autre occasionne des frais d'arbitrage sur un contrat qui peuvent se révéler plus coûteux que le gain espéré. L'assurance vie se prête mal au « day trading » Une diversification sur les UC doit s'envisager sur le long terme et nécessite de savoir garder le cap. Pour les personnes qui ont décidé de diversifier leurs investissements sur les UC, qui enregistrent une collecte de 4 milliards d'euros en janvier, il faut privilégier l'investissement progressif pour lisser les points d'entrée sur les marchés .

L'or

L'inquiétude entourant la propagation du Covid-19 entraine souvent les investisseurs à se replier sur les actifs jugés les plus sûrs, on parle de valeurs refuge. L'or en fait partie. Mais après avoir atteint un sommet le 24 février, les cours sont retombés à leur niveau de début d'année, avant de repartir à la hausse depuis début mars. Les cours ont un rythme de montagnes russes. Ce qui est normal car dès que la conjoncture économique s'assombrit, l'or s'apprécie . Il y a plusieurs façons d'investir sur le métal jaune : on peut acheter de l'or physique (des pièces ou des lingots), ce qui pose le problème de sa conservation car il faut louer un coffre dans une banque. Il est également possible d'investir dans l' or papier sous la forme d'actions de sociétés aurifères ou de trackers qui répliquent la performance du cours de l'once d'or. Mais dans les deux cas de figure si l'achat d'or n'est pas taxé. Ce n'est pas le cas lors de la revente qui fait l'objet d'une fiscalité spécifique . La revente d'or physique fait l'objet soit d'une taxation forfaitaire sur la transaction ou sur la plus-value, après application d'un abattement pour durée de détention.

L'investissement en immobilier

Il s'agit de la classe d'actifs, la moins sensible aux soubresauts des marchés boursiers et en amoureux de la pierre, les Français y voient un refuge pour leur épargne. Du côté de la pierre-papier, les SCPI enregistrent une collecte sans précédent. Près de 8,6 milliards ont été investis en 2019. Les frais élevés et le peu de liquidité de ces véhicules, ne rebutent pas les épargnants. Il faut dire qu'avec un rendement moyen de près de 4,40 % en 2019 et en l'absence d' un retournement de cycle , la pierre-papier constitue une alternative crédible aux rendements au plancher des placements sans risque et à la volatilité des marchés boursiers. C'est par exemple les investissements immobiliers qui ont profité aux OPCI , l'autre véhicule de pierre-papier qui gagne en notoriété du fait qu'il est accessible au travers d'un contrat d'assurance vie. Plus liquide qu'une SCPI il est aussi plus sensible aux marchés financiers puisqu'une partie de sa collecte est investie sur les marchés actions ou obligations.

Pour les crédits immobiliers, il est encore prématuré de savoir quelle incidence pourrait avoir une prolongation de la crise sanitaire actuelle. Les taux d'emprunt d'Etat des pays européens sont retombés en territoire négatif et à ce titre ils ont une incidence sur le taux de crédit proposé par les banques à leurs clients , mais il est encore trop tôt pour savoir si les banques vont en faire profiter leurs clients , d'autant plus que le crédit immobilier est dans le collimateur du Haut Conseil de Stabilité Financière ( HCSF) et qu' il a intimé aux banques de limiter la durée des crédits à 25 ans et de plafonner le taux d'effort des emprunteurs les plus modestes .

En l'absence de visibilité, c'est surtout le fait d'avoir une bonne diversification entre les différents supports d'investissement qui peut permettre à l'investisseur de ne pas céder à la panique.

redaction@boursorama.fr

5 commentaires

  • 23 mars 10:48

    Impossible d'obtenir par téléphone la moindre information concernant les placements. Les conseillers se refusent à vous donner des conseils avisés. Que faire ?


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