Philippe de Villiers semble atteint d'une curieuse affection : dans J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu (Fayard), le pamphlet qu'il vient de publier et dont l'Europe est la victime, sa mémoire apparaît très sélective. Ainsi évoque-t-il la préhistoire de la construction européenne, dans les années 1950, sans dire un mot de la guerre froide qui sévissait alors. Ses cibles préférées sont Dean Acheson, secrétaire d'État de Truman, et John Foster Dulles qui remplit les mêmes fonctions auprès d'Eisenhower. Pratiquement pas un mot en revanche sur Staline et ceux qui lui succédèrent. À croire que les esprits chagrins qui, à l'époque, ont cru bon de protéger l'Europe occidentale de la menace soviétique ont été en proie à une hallucination.À partir de ce présupposé, l'animateur du Puy du Fou raconte à sa manière la trajectoire de trois « ?pères de l'Europe? » : Jean Monnet, Robert Schuman et, accessoirement, l'Allemand Walter Hallstein, premier président de la Commission européenne. Le moins que l'on puisse dire est que le récit ne manque pas de couleur. Celle-ci tend furieusement vers le jaune, fort à la mode, l'auteur, dont les convictions droitières sont bien connues, n'hésitant pas à faire des emprunts à des essayistes appartenant à la mouvance mélenchonisto-bourdieusienne. Tout fier de ses découvertes dans les fonds d'archives du monde entier, Philippe de Villiers nous présente un Jean Monnet réduit au rôle de...
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer