De loin, à côté des treillis militaires portés par leurs homologues russes, les archéologues français que nous accompagnons ressembleraient presque à un groupe de touristes qui se seraient trompés de destination. Déposés par un car au milieu de nulle part, ils sont agglutinés sous une croix rouillée au milieu d'une vallée arrosée par la pluie épaisse, leurs godasses perméables et les pieds déjà détrempés après quelques dizaines de mètres dans les herbes hautes. Igor Yasinski, un colosse russe de près de deux mètres, qui veille sur les lieux depuis deux décennies, se moque de nous dès notre arrivée : « Vous êtes habillés comme si vous visitiez Moscou », sourit-il.C'est ici, dans ce « champ sacré », près de Smolensk, où les Russes essuyèrent les invasions polonaise, napoléonienne puis nazie, qu'un groupe de spécialistes a établi son camp depuis le 6 mai 2019. Objectif : retrouver les vestiges de la bataille de Valoutina-Gora, en août 1812. C'est le premier chantier archéologique d'une telle ampleur entre France et Russie. Le projet, imaginé par Pierre Malinowski, fouilleur amateur, ancien assistant de Jean-Marie Le Pen, et aujourd'hui à la tête de la Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes, trouve son origine dans une rencontre avec Igor, qui accueille ses visiteurs accoutré d'un uniforme de soldat de 1812.Lire aussi l'épisode 1 À Valoutina-Gora, la mort d'un des plus valeureux...
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