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Longue procession funéraire en Irak pour le général iranien Soleimani
information fournie par Reuters 04/01/2020 à 13:09

LONGUE PROCESSION FUNÉRAIRE EN IRAK POUR LE GÉNÉRAL IRANIEN SOLEIMANI

LONGUE PROCESSION FUNÉRAIRE EN IRAK POUR LE GÉNÉRAL IRANIEN SOLEIMANI

par Ahmed Aboulenein et Maha El Dahan

BAGDAD (Reuters) - Des milliers de personnes ont participé samedi à Bagdad aux funérailles du général iranien Qassem Soleimani, du chef de milice irakien Abou Mahdi al Mouhandis et des autres victimes de la frappe aérienne lancée par les Etats-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi près de la capitale irakienne.

Ordonné par Donald Trump, cet assassinat ciblé du plus éminent responsable militaire iranien fait craindre un embrasement entre les Etats-Unis et l'Iran même si le président américain a assuré que son initiative visait à empêcher une guerre et non à en déclencher une, Qassem Soleimani étant selon lui en train de fomenter des attaques imminentes contre des Américains.

Gholamali Abuhamzeh, un commandant des Gardiens de la révolution cité samedi par l'agence Tasnim, a déclaré que l'Iran se vengerait contre les Américains "partout où ils sont à notre portée", en citant notamment le détroit d'Ormuz, par où transitent de nombreux pétroliers, et Tel Aviv en Israël.

"Le détroit d'Ormuz est un point vital pour l'Occident et un grand nombre de destroyers et de navires de guerre américains le traversent (...) des cibles américaines vitales dans la région ont été depuis longtemps identifiées par l'Iran (...) environ 35 cibles américaines dans la région ainsi que Tel Aviv sont à notre portée", a-t-il dit.

L'ambassade des Etats-Unis en Irak a exhorté les Américains à quitter le pays après la mort de Qassem Soleimani et, dès vendredi, des dizaines d'employés américains de compagnies pétrolières étrangères sont partis de Bassorah, dans le sud.

PROCESSION JUSQU'À NADJAF

Qassem Soleimani, 62 ans, était le commandant de la force Al Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution, un rôle qui en faisait le fer de lance de l'influence militaire de l'Iran au Moyen-Orient. Abou Mahdi al Mouhandis était pour sa part le numéro deux des Unités de mobilisation populaire (Hachd al Chaabi), rassemblement de mouvements armés soutenu par l'Iran en Irak.

Leurs funérailles ont commencé samedi dans la "zone verte" de Bagdad, un secteur sous haute sécurité abritant les principales institutions dans la capitale irakienne. Elles se déroulent sous la forme d'une procession en voitures vers Kerbala puis vers Nadjaf, autre ville sainte de l'islam chiite où Abou Mahdi al Mouhandis et les autres Irakiens tués dans le bombardement américain seront enterrés.

La dépouille de Qassem Soleimani sera pour sa part transférée vers la province du Khuzestan, dans le sud-ouest de l'Iran à la frontière de l'Irak, avant d'être acheminée dimanche à Mechhed, ville sainte chiite, puis à Téhéran et enfin dans sa ville de Kerman, dans le sud-est de l'Iran, où le chef militaire sera enterré mardi, ont rapporté les médias iraniens.

A Bagdad, la foule en deuil a marché sous des drapeaux irakiens et de mouvements armés. Le Premier ministre irakien, Adel Abdoul Mahdi, et Hadi al Amiri, un chef de milice jugé proche de Téhéran et considéré comme le favori pour la succession d'Abou Mahdi al Mouhandis, ont participé à la procession.

SENTIMENTS CONTRADICTOIRES

Le raid aérien des Etats-Unis suscite des sentiments contradictoires au sein de la population irakienne.

Beaucoup d'Irakiens ont condamné cette attaque car ils considèrent le général iranien comme un héros pour son rôle dans la victoire contre l'organisation Etat islamique, qui s'était emparé d'une grande partie du nord et de l'ouest de l'Irak en 2014.

"La forte participation à cette procession prouve la condamnation publique de l'Amérique et de ses alliés pour leurs atteintes aux droits de l'homme tout en prétendant combattre le terrorisme", a dit un participant, Ali al Khatib. "Il est nécessaire de se venger des meurtriers."

D'autres ont d'abord réagi avec joie à la frappe américaine avant de rapidement prendre peur des conséquences, en particulier parmi ceux qui manifestent depuis des mois contre le gouvernement irakien soutenu par Téhéran qu'ils accusent d'incompétence et de corruption.

Ces derniers craignent désormais d'être une cible facile pour des mouvements armés chiites qui n'ont cessé de dépeindre ce mouvement de contestation comme un complot orchestré par les Etats-Unis.

Ils reprochent aussi aux Américains d'avoir tué l'influent général iranien sur le territoire irakien et craignent que leur pays ne devienne maintenant un champ de bataille entre les Etats-Unis et l'Iran.

"Ces actes sont le début du conflit américano-iranien en Irak après avoir dominé l'Irak et minimisé le rôle de l'Irak", a dit un manifestant sur la place Tahrir de Bagdad. "Cette frappe aérienne aura de graves conséquences."

(Avec Parisa Hafezi à Dubai; version française Bertrand Boucey)

3 commentaires

  • 04 janvier 16:42

    Ce ne sont pas les Iraniens c'est la secte au pouvoir. C'est une théocratie déguisée en démocratie. Il faut pour être élu avoir été choisi par la clique qui elle est cooptée. C'est aux iraniens de régler le problème. Ils ne pourront le faire qu'en virant la clique au pouvoir et en instaurant une éducation laïque . Sinon ils resteront toujours dans la misère.


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