Justine veut placer 100.000 euros mais ne sait pas comment faire
information fournie par Le Particulier 08/06/2025 à 14:00

Justine a bâti une stratégie d’investissement complète et cohérente, combinant stabilité et potentiel de rendement. Sa méthode est progressive, structurée et pensée pour le long terme. ( crédit photo : Getty Images )

Justine et son frère ont vendu l’appartement de leur mère récemment décédée. Justine souhaite faire fructifier cet argent. Elle hésite entre acheter un appartement à louer ou placer cette épargne sur différents produits d’investissement.

Sommaire:

  • La situation de Justine, souhaitant placer 100.000 euros à la suite du décès de sa mère
  • Acheter un bien immobilier: rentable mais contraignant pour Justine
  • Justine ouvre un Livret A pour faire fructifier son capital sans perte de capital
  • Livret A: combien ça rapporte?
  • Le contrat d’assurance-vie, un placement de long terme pour Justine
  • Compte-titre et PEA: Justine va progressivement investir 30.000 euros en Bourse

La situation de Justine, souhaitant placer 100.000 euros à la suite du décès de sa mère

Il y a quelques mois, Justine, 44 ans, a perdu sa mère. Elle et son frère ont hérité d’un appartement situé à Brest. Ils l’ont revendu 200.000 euros. Le montant de l’abattement sur les successions s’élevant à 100.000 euros par enfant, ils ont perçu cette somme sans imposition.

Aujourd’hui, Justine souhaite investir sa part pour disposer d’un capital à utiliser au moment de sa retraite. Chargée de communication dans l’événementiel, elle perçoit un salaire de 2000 euros net par mois, soit 1844 euros après impôt. Propriétaire d’un appartement de type 2 à Sarzeau, dans le Morbihan, elle aura terminé de payer son crédit en 2035. D’ici là, elle rembourse chaque mois 650 euros à sa banque. La communicante hésite sur la meilleure façon de placer son argent. Elle réfléchit à acheter un bien pour le mettre en location ou investir ses 100.000 euros sur des produits d’investissement. Justine regarde les biens à vendre pour se faire une idée du marché immobilier local.

Acheter un bien immobilier: rentable mais contraignant pour Justine

Avec son héritage, Justine réfléchit à acheter et louer un bien en location courte durée. Elle regarde des logements à Sarzeau, en bord de mer. Elle tient à pouvoir gérer seule les locations donc son périmètre d’investissement est restreint. Au plus loin, ce sera à Vannes, à 30 minutes en voiture.

Malgré un budget serré, Justine repère plusieurs logements intéressants. Frais de notaire inclus (environ 7000 euros), elle peut acquérir un petit logement sur la cote ou dans la préfecture du Morbihan. Après une étude sur les plateformes de location, Justine estime pouvoir louer un studio 50 euros par nuit, soit 350 euros à la semaine. Au mieux, la chargée de communication peut gagner jusqu’à 1400 euros par mois en louant son bien chaque nuit. Elle devra payer les factures d’eau, de chauffage et d’Internet.

Pour s’éviter trop de paperasses, Justine imagine déclarer les revenus de ses futurs loyers au régime micro-BIC plutôt qu’au régime réel. Ainsi, elle bénéficie automatiquement d’un abattement de 30% sur ses revenus locatifs. Pour savoir combien il faudrait déclarer, Justine additionne son revenu imposable actuel (24.000 euros) avec les revenus des loyers:

24.000 euros + (16.800 euros × 30%) = 24.000 euros + 5040 euros = 29.040 euros.

Elle utilise ensuite le simulateur d’impôts Boursorama, pour estimer ses nouvelles traites. Elle aurait à payer 50 euros d’impôts sur le revenu en plus chaque mois (600 euros à l’année). Il lui faut encore ajouter les prélèvements sociaux sur les loyers à 17,2%, soit près de 2900 euros supplémentaires annuels. En tout, Justine paiera 290 euros d’impôts par mois.

L’investissement locatif reste malgré tout intéressant. Mais Justine n’est pas sûre d’avoir envie de gérer les locataires de passage, le ménage et les travaux d’entretien du bien et de la résidence. Surtout, la chargée de communication souhaite conserver de l’argent à disposition et elle entend diversifier davantage ses investissements.

Justine ouvre un Livret A pour faire fructifier son capital sans perte de capital

Avant toute chose, Justine ouvre un Livret A sur lequel elle place 20.000 euros. Elle peut retirer cet argent quand bon lui semble, sans payer d’impôt sur les intérêts. Le placement est judicieux: le pécule de Justine va grossir sans effort d’épargne supplémentaire de sa part et surtout sans aucun risque de perte de capital. Cela lui permet de faire face à d’éventuels frais inattendus et à se faire plaisir.

Livret A: combien ça rapporte?

Le Livet A affiche un taux fixe garanti par l’Etat à 2,4% net par an. Les versements produisent des intérêts à partir du 1er jour de la quinzaine suivante. Les intérêts sont capitalisés une fois par mois au 31 décembre et viennent s’ajouter au capital. Si Justine ne touche pas à son capital, au bout de 12 mois, ses 20.000 euros généreront 485,56 euros d’intérêts.

Le contrat d’assurance-vie, un placement de long terme pour Justine

La communicante choisit aussi d’ouvrir un contrat d’assurance-vie, avec un horizon de 20 ans. Cet investissement lui permet de faire fructifier son capital sur le long terme, tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse. Après 8 ans de détention, les gains issus des rachats bénéficient en effet d’un abattement fiscal annuel de 4600 euros.

Justine confie la gestion de son contrat à un professionnel. Après avoir déterminé son profil d’investisseur et son projet patrimonial, il opte pour un contrat investi à 70% en unités de compte, pour exposer son portefeuille à des actifs risqués mais aussi réputés plus rémunérateurs comme des actions, des obligations ou des ETF. Les 30% restants investis sur un fonds en euros offrant une rémunération stable et un capital garanti. Justine va ainsi placer:

  • 70% en unités de compte : 49.000 euros
  • 30% en fonds en euros : 21.000 euros

Pour estimer ses gains à la retraite, elle part sur un rendement annuel moyen des unités de compte de 6% et du fonds en euros de 1,5%. Elle utilise un simulateur prenant en compte les rendements composés. Résultat, au bout de 20 Ans, Justine peut espérer disposer d’un capital de 185.409 euros.

Compte-titre et PEA: Justine va progressivement investir 30.000 euros en Bourse

Pour diversifier ses placements, Justine décide d’investir le reste de son épargne dans les actions . Elle lisse le risque lié aux fluctuations en appliquant la méthode de l’investissement programmé, aussi appelé «dollar cost average». Chaque mois, elle investit 500 euros, indépendamment du prix des actifs et de l’actualité des marchés financiers. Cela lui évite de tout investir juste avant une baisse des marchés, par exemple.

La professionnelle de la communication ouvre un compte-titres sur lequel elle investit 200 euros chaque mois. Le reste est placé sur un PEA. Le compte-titres lui offre la possibilité d’acheter des actions d’entreprises du monde entier. Le PEA, lui, est limité aux titres européens. En revanche, ce dernier permet de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les plus-values et dividendes, à condition de le conserver au moins cinq ans.

Justine va diversifier les zones géographiques de ses placements (Europe, Etats-Unis et monde). Elle mixe aussi ses investissements entre des entreprises en croissance et des entreprises déjà bien établies, pour aller chercher de la stabilité en période de crise.

La salariée compte ainsi investir chaque mois sur son PEA:

  • 100 euros dans un ETF MSCI Europe
  • 100 euros dans un ETF CAC 40
  • 100 euros dans une action de croissance (tech ou entreprise verte).

Justine réfléchit à diversifier ses investissements sur son compte-titre ainsi:

  • 100 euros dans un ETF S&P 500
  • 50 euros dans un ETF Nasdaq-100
  • 50 euros dans une action à dividendes

Encore une fois, Justine utilise un simulateur de rendements composés pour savoir combien ses investissements en Bourse peuvent lui rapporter d’ici 10 et 20 ans. Elle fait l’hypothèse d’un rendement de 6% par an pour le PEA et de 7% pour son compte-titres.

En investissant 18.000 euros sur son PEA, Justine pourrait atteindre un capital de 29.907 euros en 10 ans. Son compte-titres, alimenté à hauteur de 12.000 euros, grimperait à 20.154 euros sur la même période. Au total, elle disposerait alors de 50.061 euros. Au bout de 20 ans, ce capital pourrait atteindre près de 90.000 euros.