Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Nissan discute du rachat de la part de l'Etat dans Renault
information fournie par Reuters 07/03/2018 à 18:00

NISSAN DISCUTE DU RACHAT DE LA PART DE L'ETAT DANS RENAULT

NISSAN DISCUTE DU RACHAT DE LA PART DE L'ETAT DANS RENAULT

par Pamela Barbaglia, Arno Schuetze et Laurence Frost

LONDRES/FRANCFORT/GENEVE (Reuters) - Renault et Nissan ont engagé des discussions sur un renforcement de leur alliance, qui pourrait déboucher sur le rachat par le constructeur japonais de l'essentiel de la part de 15% détenue par l'Etat français dans le capital de Renault, a-t-on déclaré à Reuters de sources proches du dossier.

Les deux groupes discutent avec des représentants de l'Etat des propositions du PDG de l'alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui se traduiraient par une perte d'influence de Paris sur Renault et par le fait que le constructeur automobile français renonce à contrôler Nissan, selon trois sources proches du dossier.

Ce projet se heurte toutefois encore à des obstacles importants - en raison notamment de son extrême sensibilité politique en France - et n'a pas encore obtenu l'approbation du gouvernement et du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, ont-elles ajouté.

Renault est conseillé par BNP Paribas et Nissan par Nomura sur ce projet, qui pourrait soit prendre la forme d'un rapprochement plus large entre les deux groupes, soit constituer simplement une étape sur cette voie, souligne-t-on de mêmes sources. Les deux banques n'ont pas réagi à ce sujet.

Contacté par Reuters, un porte-parole de Renault-Nissan n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. L'Elysée n'a pas répondu dans l'immédiat aux messages et appels de Reuters à ce sujet.

Carlos Ghosn a également proposé une structure intermédiaire qui verrait le management de Renault, Nissan et de Mitsubishi Motors placé directement sous la supervision d'une fondation néerlandaise, ce qui serait ainsi le prélude à une fusion complète au sein d'un groupe mondial intégré basé à Amsterdam. L'alliance Renault-Nissan, qui repose sur un système de participations croisées, a connu des hauts et des bas depuis sa création en 1999, une intégration plus complète s'étant régulièrement heurtée au veto de l'Etat français, premier actionnaire de Renault.

Mais maintenant que Carlos Ghosn, le principal architecte de l'alliance, entame son dernier mandat à la tête de Renault, Paris plaide pour un renforcement de l'alliance, devenue l'an dernier le plus grand constructeur automobile mondial, afin de garantir sa pérennité.

L'Etat français a récemment indiqué à des représentants de Carlos Ghosn qu'il était prêt à sortir de Renault ou à céder sa participation dans le capital du groupe, dans le cadre d'un accord de fusion garantissant les intérêts français, selon plusieurs sources proches des discussions.

A 16h49, le titre Renault gagnait 7,06% à 95,71 euros.

Renault, qui détient 43,4% de Nissan, a accepté de limiter son influence sur son partenaire japonais, dans le cadre d'un accord conclu en 2015 qui a permis de désamorcer un conflit avec le gouvernement français. Nissan détient pour sa part une participation majoritaire de 34% dans Mitsubishi et de 15% dans Renault, mais sans droit de vote.

En vertu du droit boursier japonais, Renault perdrait tous ses droits de vote chez Nissan si la part du constructeur japonais atteignait ou dépassait les 25% dans le capital du français.

Cependant, toute tentative de la France de vendre tout ou partie de sa participation dans Renault pourrait s'avérer politiquement risquée pour Emmanuel Macron. L'Etat est en effet régulièrement accusé de laisser filer à l'étranger des fleurons industriels, comme ce fut le cas lors de l'annonce de la fusion d'Alstom, le constructeur du TGV, avec le groupe allemand Siemens.

Au-delà de sa dilution et de sa perte d'influence, la France reste préoccupée par les conséquences potentielles d'un tel rapprochement sur les centres technologiques, les emplois industriels et des recettes fiscales d'un groupe dont le siège social serait situé à l'étranger, souligne-t-on de mêmes sources.

Ainsi, pour être approuvé par l'Etat, ce projet devra comporter d'importantes concessions en matière d'emploi, d'investissements, de représentation au conseil, avec peut-être également à la clef une forme d'action spécifique ("golden share") permettant à la France de mettre son veto lors de décisions stratégiques majeures.

(Avec la contribution de Norihiko Shirouzu à Pékin, Michel Rose et Gilles Guillaume à Paris, version française Jean-Michel Bélot, édité par Gwénaëlle Barzic)

Valeurs associées

41,230 EUR Euronext Paris +2,64%

Cette analyse a été élaborée par Reuters et diffusée par BOURSORAMA le 07/03/2018 à 18:00:00.

Agissant exclusivement en qualité de canal de diffusion, BOURSORAMA n'a participé en aucune manière à son élaboration ni exercé aucun pouvoir discrétionnaire quant à sa sélection. Les informations contenues dans cette analyse ont été retranscrites « en l'état », sans déclaration ni garantie d'aucune sorte. Les opinions ou estimations qui y sont exprimées sont celles de ses auteurs et ne sauraient refléter le point de vue de BOURSORAMA. Sous réserves des lois applicables, ni l'information contenue, ni les analyses qui y sont exprimées ne sauraient engager la responsabilité BOURSORAMA. Le contenu de l'analyse mis à disposition par BOURSORAMA est fourni uniquement à titre d'information et n'a pas de valeur contractuelle. Il constitue ainsi une simple aide à la décision dont l'utilisateur conserve l'absolue maîtrise.

BOURSORAMA est un établissement de crédit de droit français agréé par l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (« ACPR ») et par l'Autorité des Marchés Financiers (« AMF ») en qualité de Prestataire de services d'investissement et sous la surveillance prudentielle de la Banque Centrale Européenne (« BCE »).

Conformément à la réglementation en vigueur, BOURSORAMA établit et maintient opérationnelle une politique de gestion des conflits d'intérêts et met en place des mesures administratives et organisationnelles afin de prévenir, identifier et gérer les situations de conflits d'intérêts eu égard aux recommandations d'investissement diffusées. Ces règles contiennent notamment des dispositions relatives aux opérations financières personnelles afin de s'assurer que les collaborateurs de BOURSORAMA ne sont pas dans une situation de conflits d'intérêts lorsque Boursorama diffuse des recommandations d'investissement.

Le lecteur est informé que BOURSORAMA n'a aucun conflit d'intérêt pouvant affecter l'objectivité des analyses diffusées. A ce titre, le lecteur est informé qu'il n'existe pas de lien direct entre les analyses diffusées et les rémunérations variables des collaborateurs de BOURSORAMA. De même, il n'existe pas de liens financiers ou capitalistiques entre BOURSORAMA et les émetteurs concernés, en dehors des engagements contractuels pouvant régir la fourniture du service de diffusion.

Il est rappelé que les entités du groupe Société Générale, auquel appartient BOURSORAMA, peuvent procéder à des transactions sur les instruments financiers mentionnés dans cette analyse, détenir des participations dans les sociétés émettrices de ces instruments financiers, agir en tant que teneur de marché, conseiller, courtier, ou banquier de ces instruments, ou être représentées au conseil d'administration de ces sociétés. Ces circonstances ne peuvent en aucune manière affecter l'objectivité des analyses diffusées par BOURSORAMA.

7 commentaires

  • 08 mars 12:43

    Le fossoyeur se remet en selle


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Donald Trump débarque de l'avion présidentiel Air Force One à la base Andrews, près de Washington, le 1er juillet 2025 ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
    information fournie par AFP 02.07.2025 23:53 

    L'adoption finale du vaste projet de loi budgétaire de Donald Trump accuse du retard mercredi au Congrès américain, où plusieurs élus conservateurs affichent leur opposition au creusement de la dette publique prévu par ce texte phare du président républicain. Après ... Lire la suite

  • Une femme affalée sur un transat dans l'eau en pleine canicule en Allemagne, le 2 juillet 2025 ( AFP / Michaela STACHE )
    information fournie par AFP 02.07.2025 23:43 

    Après la France et le pourtour méditerranéen, le nord de l'Europe, peu habitué aux canicules, transpire sous la fournaise avec un pic de chaleur mercredi en Allemagne, où les autorités multiplient les messages de prévention. Dans le pays européen le plus peuplé, ... Lire la suite

  • Une large partie de la France, à l'exception de la frange ouest, a subi mercredi une dernière journée de canicule, avant l'arrivée annoncée de violents orages par endroits ( AFP / Thibaud MORITZ )
    information fournie par AFP 02.07.2025 23:22 

    Une large partie de la France, à l'exception de la frange ouest, a subi mercredi une dernière journée de canicule, avant l'arrivée annoncée de violents orages par endroits, marquant le terme d'une vague de chaleur qui restera dans les annales par sa précocité, ... Lire la suite

  • Guinée : le projet de constitution remis au général Doumbouya
    information fournie par France 24 02.07.2025 23:21 

    La Guinée avance-t-elle vers un retour à l'ordre constitutionnel ? Le texte de la nouvelle constitution a été dévoilé cette semaine au général Mamadi Doumbouya, qui pourra se porter candidat aux prochaines élections. Egalement au menu : la dette passe à 119% du ... Lire la suite