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Macron défend la réforme de l'abattement fiscal outre-mer
information fournie par Reuters 28/09/2018 à 20:09

MACRON DÉFEND LA RÉFORME DE L'ABATTEMENT FISCAL OUTRE-MER

MACRON DÉFEND LA RÉFORME DE L'ABATTEMENT FISCAL OUTRE-MER

POINTRE-A-PITRE, Guadeloupe (Reuters) - Présentée cette semaine dans le cadre du Projet de loi de finances 2019, la réforme de l’abattement fiscal outre-mer de 30% ou 40% faisait débat vendredi en marge de la visite d'Emmanuel Macron aux Antilles.

Comme la veille en Martinique, le chef de l’État a défendu en Guadeloupe l'intérêt de la réforme de cet avantage fiscal institué en 1960 pour compenser la vie chère dans les départements et régions d'outre-mer et précisé qu'elle concernerait seulement 4% des foyers fiscaux les plus aisés.

"On ne le supprime pas, on diminue le plafond de l’avantage. C'est un très long débat et d'ailleurs le gouvernement a peut-être manqué d’ambition sur ce sujet", a-t-il dit. "Le sénateur Lurel quand il était ministre proposait de tout supprimer. On n’a pas été jusque-là."

Une allusion qualifiée de "mensonge" par le sénateur guadeloupéen Victorin Lurel, ministre des Outre-mers sous François Hollande.

"Le ministre que j’ai été n’a jamais proposé de supprimer cet abattement, au contraire, j’ai résisté aux propositions de Bercy. Redevenu député, j’ai moi-même remis un rapport parce qu’il y a un déficit d’intérêt, ici, en Guadeloupe et que nous avons besoin de plans de convergences, sur cinq, sur dix ans afin que l’Etat participe au co-financement de notre développement", a-t-il dit à Reuters.

ÉPARGNE

Selon Emmanuel Macron, la réduction d’impôts doit permettre d’économiser 70 millions d’euros, une somme appelée à être réinvestie "en totalité et en transparence dans l’ensemble de nos Outre-Mer sur des projets concrets" dans les domaines de l’agriculture, du numérique ou encore du tourisme.

Victorin Lurel, à l’origine de la loi de régulation économique pour lutter contre la vie chère oute-mer, a dénoncé des "inexactitudes et des approximations".

"Cet argent sera abondé au Fonds exceptionnel d’investissement, qui finance toutes les collectivités d’outre-mer, y compris les trois où il n’y a pas d’impôts sur le revenu : Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française. Contrairement aux dires du président, ce ne sont pas les collectivités qui vont financer la production locale. M. Macron ne peut pas venir ici, en Guadeloupe, dire qu’il va augmenter les impôts des plus riches alors qu’il prétend les baisser en métropole", a-t-il dit.

Evoquant "une politique de responsabilité", le président a indiqué que l’avantage fiscal serait toujours plus important en outre-mer. "Si on prend un ménage qui touche 80.000 euros et qui n’a pas d’enfants, il aura 800 euros par an en plus d’impôts mais il aura toujours 2.000 euros de plus par rapport au même ménage qui est dans l’Hexagone", a-t-il fait valoir.

En Guadeloupe et en Martinique, organisations patronales et élus ont pour la plupart dénoncé la réforme.

"L’impôt qui n'est pas payé est consommé à la Martinique. Cette mesure va signifier une diminution de la consommation et du pouvoir d'achat de ceux qui peuvent consommer. Et notamment en termes de produits d'équipement", a déploré, Bernard Edouard, président du Medef, dans le quotidien France-Antilles.

En Guadeloupe, Emmanuel Macron a rappelé que le niveau de taux d’épargne aux Antilles était supérieur à celui de l’Hexagone. "Et cette épargne, elle va où ? Dans l’assurance-vie, et cette assurance-vie elle n’investit dans aucune de nos entreprises, ici, sur le territoire", a-t-il fait remarquer.

(Rodolphe Lamy, édité par Elizabeth Pineau)

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