GILETS JAUNES: HULOT AVAIT PRÉVENU L'EXÉCUTIF D'UN RISQUE D'"EMBALLEMENT"
PARIS (Reuters) - Nicolas Hulot a défendu jeudi son combat au gouvernement et appelé l'exécutif à développer enfin un accompagnement social "digne de ce nom" à la transition écologique, dans sa première intervention médiatique depuis sa démission fracassante du ministère de la Transition écologique et solidaire il y a trois mois.
"La France se serait bien passée de cette confrontation qui effectivement oppose l'écologie au social alors que ma volonté à moi c'était de réconcilier l'écologie et le social", a déclaré Nicolas Hulot, interpellé sur le mouvement des "Gilets jaunes" au sixième jour de protestation contre la hausse des taxes sur les carburants.
"Je me suis battu et notamment dans les semaines qui ont précédé mon départ pour qu'on change complètement d'échelle dans l'accompagnement social de la transition énergétique et écologique", a-t-il dit.
"J'aurais préféré ne pas avoir eu raison sur le risque d'emballement que l'on connaît", a-t-il ajouté, déplorant notamment le refus du gouvernement d'allouer 10% des crédits générés par l'augmentation de la taxe carbone à cet accompagnement, et une baisse des aides pour rénover les bâtiments et les passoires thermiques.
Assurant avoir une "cruelle conscience" des "problèmes de fin de mois" de certains Français, il a appelé l'exécutif à saisir la proposition de la CFDT d'organiser des Etats généraux de la transition écologique.
"Je pense qu'il est très important de saisir la proposition de la CFDT d'organiser rapidement dans un format rapide la réunion de tous les partenaires sociaux", a-t-il dit.
Auteur du "Plan climat" lancé en juillet 2017 afin d'accélérer la mise en oeuvre de l'Accord de Paris de décembre 2015, Nicolas Hulot a défendu l'urgence de s'occuper, outre de la colère populaire, d'un "sujet qui s'appelle ni plus ni moins la fin du monde".
Ce plan prévoit notamment de faire converger la fiscalité entre le diesel et l'essence, d'augmenter le prix du carbone et de mettre fin à la vente des voitures émettant des gaz à effet de serre d'ici 2040, tout en prévoyant l'aide du chèque énergie pour les plus modestes.
(Julie Carriat, édité par Tangi Salaün)
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