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Passoires thermiques : les Français (encore) réticents aux travaux de rénovation en 2025 !
information fournie par BoursoBank 27/01/2025 à 12:00

Seuls 5% des Français envisagent des travaux de rénovation énergétique en 2025 (Crédits: Adobe Stock - IA)

Seuls 5% des Français envisagent des travaux de rénovation énergétique en 2025 (Crédits: Adobe Stock - IA)

Malgré la sensibilisation aux questions environnementales et l'interdiction, depuis janvier 2025, de louer des logements énergivores (DPE G), les Français restent réticents à rénover leur parc immobilier. Seuls 5% prévoient des travaux énergétiques dans l'année à venir. Pourquoi cette inertie malgré des incitations financières comme MaPrimeRénov' ?

La rénovation énergétique n'est (toujours) pas dans les projets des Français

Les chiffres du baromètre de l'Observatoire BPCE (1) sont riches d'enseignement sur les intentions de travaux des Français et la rénovation énergétique n'est clairement pas au centre de leur préoccupations : seuls 31% des personnes interrogées envisagent des travaux de rénovation énergétiques dans les 5 ans.

Parmi ces 31%, seuls 10% envisagent une rénovation globale, les autres prévoyant de réaliser un mono-geste, comme changer une fenêtre par exemple, alors même que les experts affirment que «réaliser une rénovation par petits bouts et juxtaposer des gestes de travaux ne permet pas d'avoir une maison performante (2)» et que les pouvoirs publics cherchent à encourager les Français à se tourner vers la rénovation globale.

Pire, 5% seulement des Français envisagent de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans les douze mois. Or, comme le souligne l'étude, plus le délai de réalisation envisagé est lointain, plus la concrétisation du projet est incertaine…

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Une prise de conscience encore très lente malgré les sanctions

Les pouvoirs publics ont axé la politique de transition énergétique dans une logique de contrainte pour l'immobilier résidentiel, avec notamment l'application progressive d'un calendrier de gel des loyers et d'interdiction de mise en location des biens immobilier dont le DPE est noté G depuis le 1er janvier 2025, soit 567.000 les logements concernés dans le parc locatif privé et 92.000 dans le parc social selon les chiffres du ministère de l'Aménagement du territoire et de la transition écologique en date du 1er janvier 2024.

Au 1er janvier 2028, les biens classés F seront à leur tour interdits de mise en location, puis les biens classés E au 1er janvier 2034.

Le résultat de cette politique contraignante est pourtant mitigé : d'un côté, le DPE (diagnostic de performance énergétique) est devenu un document central dans les transactions immobilières, qu'il s'agisse de vente ou de location. Il s'agit par exemple d'un critère important pour 76% des acheteurs, alors que pour 43% des vendeurs, un DPE F ou G est un motif de vente.

D'un autre côté, le DPE ne suffit pas à faire prendre conscience aux propriétaires des travaux de rénovation qu'il faudrait qu'ils engagent. L'étude pointe deux biais qui expliquent cette situation :

  • Méconnaissance du DPE : seulement 53% des propriétaires connaissent le DPE de leur résidence principale et ce chiffre ne monte qu'à 72% pour les propriétaires qui destinent leur bien à la location, malgré l'impact de la notation DPE évoqué plus haut.
  • Surestimation de la notation de son bien immobilier : 17% seulement des détenteurs d'une résidence principale pensent posséder un bien classé E, F ou G alors que ces biens représentent en réalité 37% du parc immobilier des résidences principales.

La dynamique voulue par les pouvoirs publics patine

Si le coût à engager est un premier frein, en particulier pour des rénovations globales comme le préconisent les pouvoirs publics, il n'est pas le seul à décourager les propriétaires de se lancer : complexité administrative pour monter des dossiers d'aides comme celui de MaPrimeRénov', difficultés à trouver des artisans labellisés pour prétendre aux aides sont autant d'aspects qui découragent les bonnes volontés.

De plus, les Français ont du mal à se projeter dans une logique de travaux au vu de l'instabilité des politiques publiques de soutien à la rénovation énergétique.

L'année 2024 est un cas d'école pour illustrer ces changements de cap déconcertants : en janvier 2024, les mono-gestes n'étaient quasiment plus pris en charge par le dispositif MaPrimeRénov', le but étant d'orienter les Français vers des travaux de bouquets plus importants pour une rénovation énergétique globale .

La réaction fût immédiate avec une baisse de 40% des demandes de subventions enregistrées entre janvier et février 2024, conduisant le gouvernement à revoir sa copie en réintroduisant dès le mois de mars 2024 l'éligibilité d'une grande partie des mono-gestes.

«La philosophie, c'est que la rénovation globale est préférable à un mono-geste. Mais mieux vaut un mono-geste que rien du tout», indiquait à l'époque le ministère de la Transition énergétique (3) pour justifier ce rétropédalage.

Et 2025 commence mal avec l'annonce de retards de paiement des aides à la rénovation énergétiques pour de nombreux propriétaires.

C'est en effet une conséquence inattendue de la situation politique actuelle en France : tant que le budget 2025 ne sera pas voté, le versement des aides liées aux dispositif MaPrimeRénov' sont suspendues pour tous les dossiers n'ayant pas été instruits avant le 1er janvier 2025 !

Pas sûr que ce nouvel incident soit de nature à inciter les Français à se lancer dans la rénovation énergétique …


(1) «Les perspectives de l'immobilier résidentiel pour 2025», BPCE L'Observatoire, décembre 2024.

(2) «Travaux par étapes : les points de vigilance», Dorémi et Enerthech pour l'ADEME, avril 2022.

(3) «Le gouvernement fait machine arrière pour relancer Ma Prime Rénov'», Figaro Immobilier, 11/03/2024.

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Stéphanne Coignard
Stéphanne Coignard

Stéphanne Coignard

Boursorama

Rédactrice Web

https://www.boursobank.com

21 commentaires

  • 07 février 16:47

    Combien de travaux qui du vivant de celui qui les entreprend ne seront jamais amortis ? Dépenser 80000 euros pour en économiser 1000 chaque année est un non sens économique dès que l'on considère les coûts d'opportunités.


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