Réformes fiscales et aides de l'Etat : les grands gagnants sont les Français les plus aisés

information fournie par Moneyvox 30/11/2022 à 14:06

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Dans une étude récemment publiée, l'Insee fait le point sur les réformes socio-fiscales de 2020 et de 2021. Et le verdict est sans appel : ces mesures ont surtout profité aux Français les plus riches.

Suppression progressive de la taxe d'habitation, prime inflation, nouveau barème de l' impôt sur le revenu … de nombreux dispositifs ont été mis en place par le gouvernement à la fin du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Sur fond de crise sanitaire, d'inflation et de guerre en Ukraine, ces mesures ont été particulièrement médiatisées. Mais quel est leur bilan ?

Des mesures qui ont permis d'augmenter le revenu disponible des Français…

Dans une étude publiée le 22 novembre 2022, l'Institut national des statistiques et des études économiques, ou Insee, a dressé le bilan des réformes sociales et fiscales prises en 2020 et 2021. Au niveau global, le bilan est positif : toutes ces réformes ont permis d'augmenter le niveau de vie des Français de 1,1 %, soit 12,7 milliards d'euros pour l'ensemble des foyers. En moyenne, ce sont ainsi 280 euros supplémentaires qui ont rejoint le portefeuille des particuliers au cours de ces deux années.

Dans le détail, l'année 2020 a été la plus faste, avec 240 euros supplémentaires, suivis par 40 euros de hausse de revenus au titre des réformes de 2021. Toutefois, toutes les mesures n'ont pas eu le même impact. Ainsi, il faut d'abord distinguer les mesures pérennes, telles que la suppression de la taxe d'habitation ou la refonte du barème de l'impôt sur le revenu, des aides exceptionnelles que sont la prime inflation et le chèque énergie. Ces dernières ne représentent que 10 % de la hausse totale de revenus des ménages, contre 90 % pour les réformes pérennes.

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… mais qui ont surtout profité aux ménages les plus aisés

Néanmoins, il est impératif d'entrer dans le détail, et de ne pas se contenter de moyennes. L'Insee précise ainsi que ces mesures n'ont pas produit les mêmes effets sur le portefeuille des ménages les plus riches et sur celui des plus modestes. C'est particulièrement vrai pour les mesures pérennes prises par le gouvernement : l'augmentation du niveau de vie pour les franges de la population les plus aisées a atteint 470 euros en moyenne, contre seulement 90 euros pour les 50 % de Français les plus modestes.

Les aides ponctuelles, quant à elles, ont davantage aidé les foyers les plus modestes, mais restent néanmoins anecdotiques en comparaison avec les mesures pérennes. C'est par exemple le cas de la majoration de 100 euros de l'Allocation de rentrée scolaire (ARS) qui a permis de distribuer 2,1 milliards d'euros supplémentaires, dont les quatre cinquièmes sont revenus aux 30 % des Français les plus modestes.

Un taux de pauvreté relativement stable

À défaut d'avoir pu réduire les inégalités, ces mesures ont néanmoins permis d'éviter une trop forte augmentation du taux de pauvreté. Celui-ci a ainsi augmenté de 0,1 point, contre 0,3 point si ces dispositifs n'avaient pas été mis en place selon les données de l'Insee.

Il faudra désormais atteindre le prochain bilan de l'Insee sur les mesures prises en 2022 afin de jauger l'efficacité de l'action du gouvernement au travers des aides exceptionnelles mises en place cette année, notamment le bouclier tarifaire sur les prix réglementés de l'électricité et du gaz, ou les chèques énergie et leurs déclinaisons pour le fioul et le bois.