Paiements : face au risque de piratage, mieux vaut-il régler ses abonnements par carte ou par prélèvement ? information fournie par Moneyvox 15/11/2024 à 11:11
Pour régler ses abonnements, est-il plus sûr d'avoir recours au prélèvement automatique ou au paiement par carte bancaire ? Après le piratage des données de millions de clients de Free, la question se pose.
5,1 millions : voici le nombre de clients de Free dont l'IBAN a fuité suite à un piratage d'envergure des données de l'opérateur téléphonique. Autant de personnes qui sont désormais exposées au risque de voir leur compte bancaire prélevé de manière frauduleuse par des escrocs . En effet, l'IBAN contient les informations nécessaires à un créancier pour la mise en place d'un prélèvement récurrent. Faut-il alors privilégier le paiement par carte pour limiter le risque de fraude ?
Plus de 5 millions de coordonnées bancaires volées à Free
Suite à un piratage, les données personnelles d'environ 19 millions de clients de l'opérateur téléphonique Free sont dans la nature. Pour 5,1 millions d'entre eux, ces informations comprennent également leur IBAN, où figure leur numéro de compte bancaire. Résultat : des escrocs peuvent désormais utiliser ces données pour émettre des prélèvements, et récupérer de l'argent sur le compte des clients dont les coordonnées bancaires ont été volées.
Il faut dire que, pour beaucoup de créanciers, et notamment de Free, l'IBAN n'est pas considéré comme une donnée sensible. À ce titre, cette information est stockée sans cryptage, directement dans les fichiers clients. En cas de piratage, les coordonnées bancaires des personnes ayant choisi de mettre en place un prélèvement automatique peuvent donc être récupérées facilement par les escrocs, puis revendues et utilisées pour, cette fois-ci, permettre des prélèvements frauduleux.
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Des paiements par carte bancaire 160 fois plus risqués que les prélèvements
Pour éviter que son IBAN ne puisse être utilisé par tout individu peu scrupuleux, il peut être tentant de privilégier le paiement par carte bancaire de ses différents abonnements. Pourtant, l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, ou OSMP, de la Banque de France, démontre, chiffres à l'appui, que le prélèvement automatique reste le mode de règlement le plus sûr, et de loin. Par rapport aux montants payés, le paiement par carte génère 160 fois plus de fraudes que le prélèvement.
En effet, même une fois les données bancaires récupérées par des pirates informatiques, la revente et l'exploitation de ces informations n'est pas simple. Pour pouvoir réaliser un prélèvement sur le compte d'une personne, le créancier doit ainsi obtenir un numéro ICS (Identifiant créancier SEPA) auprès d'une banque, et au nom d'une société. Si cela n'est pas impossible, cette formalité reste néanmoins un obstacle à l'utilisation d'un IBAN de manière frauduleuse. Avec les coordonnées d'une carte, un escroc peut réaliser des paiements bien plus facilement et rapidement.
Des oppositions et des remboursements plus simples avec un prélèvement
Moins soumis à la fraude, le prélèvement présente également d'autres avantages pour les usagers. En effet, en cas de prélèvement abusif, il est possible de le rejeter sans aucuns frais. La révocation du créancier malintentionné est également gratuite. Dans certaines banques, ces opérations sont même réalisables soi-même, en quelques clics. En revanche, un paiement par carte effectué par un escroc nécessite de faire opposition, et surtout de commander une nouvelle carte bancaire, moyennant en moyenne un prix de 13,33 euros en novembre 2024 d'après le site d'information financière MoneyVox.
Par ailleurs, le remboursement d'un prélèvement frauduleux doit être effectué sans délai par les banques. Une règle qui s'applique également aux paiements frauduleux réalisés par l'intermédiaire d'une carte bancaire, mais qui subit parfois des aménagements. En effet, les établissements bancaires sont parfois tentés de retarder le remboursement d'une somme indûment payée lorsqu'elles soupçonnent une négligence de la part du client porteur de la carte.