Le risque en Bourse : qu’est-ce que c’est ? Comment l’éviter ?
information fournie par Café de la Bourse 06/11/2018 à 10:18

Lorsqu'il s'agit d'investir en bourse, il n'y a pas un mais des risques. Voici quelques conseils pour le limiter

On dit souvent que le marché boursier est risqué, qu'investir en Bourse, c'est un coup à tout perdre. Le succès des placements à capital garanti et l'aversion des Français pour les actions témoignent bien de cette peur du risque. En fait, le risque lié à l'investissement en Bourse est redouté mais très mal connu. Découvrez dans cet article les différents risques liés à l'investissement en actions et les moyens, sinon de l'annuler, du moins de le limiter.

Les risques liés à l'investissement en actions

Le risque macro-économique

Les risques liés à un investissement en actions dans une société sont bien évidemment liés au domaine d'activité auquel appartient l'entreprise et à l'impact de la situation macro-économique sur son business. Ainsi, en cas de crise économique, l'ensemble des entreprises pourra subir une baisse des cours (à l'exception peut-être de quelques valeurs défensives). En revanche, dans le cas d'une guerre commerciale ou d'un embargo, les entreprises impactées seront plus limitées. On peut par exemple penser aux sociétés iraniennes victimes des sanctions des États-Unis mais aussi par exemple aux sociétés européennes disposant d'usines de fabrication en Chine qui pourront être touchées négativement par les mesures protectionnistes américaines du Président Trump qui livre une guerre commerciale sans merci à l'Empire du Milieu.

Les risques liés au secteur

Le secteur d'activité en lui-même peut être source de risque. Ainsi, une éventuelle baisse de la demande est une possibilité qui reste à envisager. Cela peut être dû à un effet de mode, voire une tendance sociétale de fonds (l'industrie agro-alimentaire par exemple peut être touchée par la tendance du bien manger et manger sain) ou bien être le résultat d'une évolution de la réglementation (interdiction du glyphosate et de nombreux pesticides par exemple qui ont bouleversé le secteur des phytosanitaires). Une baisse de la demande représente toujours un risque pour l‘investisseur car elle induit le plus souvent une baisse des ventes mais peut aussi être à l'origine d'une augmentation des coûts internes et/ou externes et donc d'une rentabilité amoindrie, ce qui a pour effet une chute des cours de l'action.

Les risques liés au bilan de la société

Il existe également des risques liés au bilan de la société. On peut en effet baser son stock-picking sur une approche fondamentale et s'intéresser de près au bilan de la société et être ensuite confronté à une éventuelle baisse de la valeur des actifs et/ou leur surestimation, mais aussi à un endettement problématique dans le cadre d'une forte dégradation du compte de résultat ne générant plus suffisamment de trésorerie pour honorer son plan de remboursement.

Le risque de perte en capital

Étant donné que le prix des actions fluctue quotidiennement sur les marchés financiers, l'investisseur verra de ce fait son capital s'apprécier ou se déprécier en fonction de ces variations de cours. L'environnement économique, les perspectives de l'entreprise dont nous avons parlé plus haut sont des vecteurs pouvant influencer les cours des actions.

Le risque de faillite

En cas de difficultés structurelles, une société cotée peut faire faillite, déposer son bilan et être soumise à une liquidation.

Le risque de liquidité

Il se manifeste lorsque l'investisseur est confronté à une impossibilité, totale ou partielle, d'acheter ou vendre ses actions. Il devra alors, soit patienter, soit réduire son cours d'achat ou de vente. À noter : ce risque est surtout présent sur des sociétés ayant de faibles capitalisations boursières.

Le risque de change

Si l'investisseur dispose d'actions libellées dans des devises différentes à celles de son compte-titres, il s'expose au risque de change pouvant lui être favorable ou défavorable.

Limiter les risques liés à ses investissements

Pour limiter les risques évoqués ci-dessus, des solutions existent.

Étaler ses entrées

D'abord, il conviendra, pour se positionner sur des actifs risqués, d'entrer progressivement afin de lisser le risque. On n'investira pas d'un coup un capital de 100 000 euros sur des actions. Le risque est alors grand d'entrer « au mauvais moment », c'est-à-dire sur un plus haut et de voir ensuite son capital se déprécier pendant de nombreuses années. On procédera donc à des entrées étalées dans le temps, au fil des mois.

Respecter les règles essentielles du Money Management

Il conviendra également de construire son portefeuille en gérant au mieux la taille de ses positions. Ainsi, il convient de ne pas investir une part trop grande de vos avoirs sur un seul titre. Il est également important d'adapter la quantité d'actions par position à la taille de votre portefeuille. Enfin, le money management vise aussi à bien gérer le nombre de positions perdantes et le nombre de positions gagnantes. Il vous faudra non seulement limiter vos pertes de capital en protégeant vos positions mais aussi mettre en place un ratio gain/risque efficace en prenant des positions où le gain visé dépasse le risque accepté.

>> Pour aller plus loin : Investisseur actif : comment gérer le risque ?

Diversifier son portefeuille

Pour limiter le risque lié aux placements à risque, il conviendra d'opter pour une diversification de ses actifs. La diversification doit à la fois concerner vos actions (sociétés différentes, de secteurs d'activités différents, situées dans des zones géographiques différentes, avec des tailles de capitalisations boursières variées) mais aussi l'ensemble de vos actifs. Vous aurez donc soin de diversifier vos avoirs entre placements risqués et placements à capital garanti, actions, immobilier, obligations, éventuellement devises, matières premières, etc. Rappelons tout de même que la diversification, si elle permet de réduire le risque, ne peut toutefois pas l'annuler !

Mais comment faire autrement ? En effet, les placements à capital garanti affichent des rendements anémiques et ce qu'il convient alors de privilégier, c'est un couple rendement-risque attractif : obtenir un rendement suffisant pour un risque contrôlé. En ne voulant pas à tout prix rechercher de la performance ou, à l'inverse, un risque zéro, l'investisseur aura une relation plus saine au risque. Or, bien l'aborder, c'est déjà mieux le maîtriser.

Louis Yang (Café de la Bourse)