Le Dax chute et entraîne les autres indices en Europe après le revers de Merz en Allemagne
information fournie par Reuters 06/05/2025 à 11:46

Les principales Bourses européennes, qui étaient pratiquement stables à l'ouverture, ont basculé dans le rouge après que Friedrich Merz n'a pas pu obtenir, à la surprise générale, mardi le soutien d'une majorité de députés allemands pour être confirmé dès le premier tour de scrutin à la chancellerie.

Vers 09h40 GMT, le Dax .GDAXI à Francfort, qui grignotait 0,04% à l'ouverture, est désormais en baisse de 1,9%.

À Paris, le CAC 40 .FCHI perdait 0,85%, tandis qu'à Londres, le FTSE 100 .FTSE , reculait de 0,28%, contre un gain initial de 0,35%. L'indice EuroStoxx 50 .STOXX50E refluait de 1,13%, le FTSEurofirst 300 .FTEU3 de 0,92% et le Stoxx 600

.STOXX de 0,79%.

Au lendemain de la signature d'un contrat de coalition entre le bloc conservateur CDU/CSU et les sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz, Friedrich Merz n'est pas parvenu à obtenir la majorité pour devenir chancelier, seuls 310 députés ayant voté en sa faveur au premier tour, soit six de moins que la majorité requise.

Cela pourrait accentuer la crise politique en Allemagne alors que le Bundestag a désormais 14 jours pour élire Friedrich Merz ou tout autre candidat à la chancellerie.

En Bourse, le secteur européen de la défense .SXPARO , le plus susceptible de bénéficier du plan d'investissement prévu par Friedrich Merz avec la réforme historique du frein à l'endettement, cède près de 2% et affiche l'un des plus importants replis de l'indice Stoxx 600.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans DE10YT=RR est en hausse de plus de deux points de base, à 2,545%, tandis que le deux ans DE2YT=RR s'affiche à 1,768%.

"C'est sans précédent et cela retarde la transition du pouvoir", écrivent les analystes de Société Générale dans une note.

"L’échec du vote montre clairement que le revirement budgétaire n’est pas partagé par tous au sein de la CDU", souligne Carsten Brzeski, directeur de la recherche en macroéconomie chez ING.

Pour lui, le gouvernement doit encore convaincre ses propres partisans de sa capacité à tenir ses engagements pour rassurer les marchés.

"C'est un point négatif important. Il (Merz) a encore des chances d'être élu, mais cela montre que la coalition n'est pas unie, ce qui pourrait affaiblir sa capacité à mener des politiques", relève pour sa part Holger Schmieding, chef économiste chez Berenberg.

(Rédigé par Claude Chendjou, avec Sukriti Gupta et l'équipe marchés de Reuters, édité par Blandine Hénault)