Indicateurs décevants en Europe : les marchés ont-ils été trop optimistes ?

information fournie par Boursorama 28/04/2015 à 15:39

Depuis la semaine dernière, certains indicateurs économiques européens déçoivent les investisseurs.

Mardi 28 avril, les marchés européens s'affichaient en nette baisse. En-dehors des interrogations sur la remontée des taux américains, les investisseurs doivent aussi digérer depuis la semaine dernière des indicateurs plus mitigés que prévus en Europe.

Une partie des doutes de ce mardi était motivée par les chiffres décevants du PIB britannique pour le premier trimestre 2015. La croissance du produit intérieur brut d'outre-Manche s'est en effet établie à seulement 0,3% au T1, alors que le consensus des analystes tablait sur une hausse de 0,5%. En comparaison, lors du précédent trimestre, le PIB britannique avait cru de 0,6%.

En elle-même, cette statistique n'est pas excessivement alarmante, mais elle vient compléter une série d'indicateurs moins bons que prévus depuis la semaine dernière en Europe.

Indicateurs d'activité décevants

Ainsi, les propos de Chris Williamson, chef économiste de Markit, n'auront pas échappé aux investisseurs les plus attentifs au cours de la semaine dernière, lorsqu'il a qualifié d'« énorme déception » les résultats des indices PMI (indicateurs d'activité) calculés pour le mois d'avril en Europe.

L'indice PMI de Markit pour le secteur privé de la zone euro s'est ainsi contracté à 53,5 points en avril contre 54 points lors du mois précédent, mettant un terme à une amélioration régulière de cet indicateur. Certes, cette contraction doit être relativisée : au-dessus de 50 points, l'indicateur traduit tout de même une hausse de l'activité économique. Mais on remarquera que le passage de 54 à 53,5 points traduit un ralentissement du rythme de cette amélioration (décélération, sans être un recul de l'activité).

Excès d'optimisme ou trouble passager ?

David Ganozzi, gérant du fonds Fidelity Patrimoine, restait néanmoins rassurant à ce sujet dans l'« hebdo des marchés » de la société Fidelity : « Aurait-on, ces derniers mois en Europe, pêché par excès d'optimisme au point de sombrer dans la démesure ? Loin de là », assurait-il.

Le gérant expliquait ainsi : « Après des mois marqués par une litanie d'indicateurs tous plus encourageants les uns que les autres, le constat tombe comme une évidence : la croissance n'est pas une courbe parfaite. Elle se construit par paliers et phases de consolidation. De sorte que la décélération enregistrée sur le mois est, somme toute, assez naturelle après plusieurs mois d'accélération ».

« En l'état, ces chiffres ne traduisent en aucun cas un inversement de tendance. Et si les cassandres entendent enfoncer le clou avec le recul de l'indice ZEW à 53,3 points en avril (contre 54,8 en mars), il n'y a qu'à regarder l'Ifo - baromètre du climat des affaires en Allemagne - pour constater qu'à 108,6 points en avril (contre 107,8 en mars et 108,4 attendus), il enregistre un sixième mois consécutif de hausse et touche un plus haut depuis juin 2014 ».

Malgré cela, le mouvement boursier de mardi était aux prises de bénéfices. A 15h20, le CAC40 perdait 1,67%, le Dax30 allemand lâchait 1,27% et le FTSE100 britannique se contractait de 1,05%.

X. Bargue