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Macron sacré "champion de la Terre", critiques en France
information fournie par Reuters 26/09/2018 à 23:31

MACRON SACRÉ "CHAMPION DE LA TERRE"

MACRON SACRÉ "CHAMPION DE LA TERRE"

NATIONS UNIES (Reuters) - Un an après son appel "Make our planet great again", Emmanuel Macron s'est vu décerner mercredi le titre de "champion de la Terre" lors de la deuxième édition du "One Planet Summit" organisé en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

"Ce que nous voulions faire c'est résister à une forme de fatalité qui était présentée comme telle par beaucoup de gens ", a dit lors de ce sommet le chef de l'Etat français, qui partage ce prix avec le Premier ministre indien Narendra Modi. "L'accord de Paris était supposé être mort à cause d'une seule décision."

"Ce dont nous avons besoin c'est d'action", a-t-il ajouté, en anglais. "Pour les Caraïbes, pour l'Afrique, pour les pays vulnérables, nous avons pris des premières décisions, des premiers engagements et c'est un point très important (...) nous avons besoin désormais de davantage de projets."

"Nous devons réaffecter un tiers des finances mondiales au financement du changement climatique, à de nouvelles actions climatiques", a poursuivi le président français.

Emmanuel Macron est engagé dans une vaste offensive diplomatique et climatique depuis l'annonce - le 1er juin 2017 - de la volonté de Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, qui prévoit de contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique "bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et de viser à "poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C".

Quelques heures seulement après l'annonce américaine, le président français avait diffusé une vidéo et un slogan "Make our planet great again" parodiant le slogan de campagne de Donald Trump, et une plateforme destinée à attirer des chercheurs américains sur le sol français.

Il avait également organisé en décembre 2017 la première édition du "One Planet Summit" sur l'île Seguin près de Paris. Des acteurs publics, philanthropes et entreprises venus de toute la planète avaient à cette occasion présenté près de trente projets, allant de la création d'un observatoire spatial sur le climat à la promesse formulée par 34 pays de plafonner les émissions de CO2 liées aux transports maritimes.

De nouvelles initiatives ont été dévoilées mercredi lors de ce sommet d'une journée, telles que la mise en place d'un fonds d'investissement - le Climate Finance Partnership - dans des secteurs comme les énergies renouvelables ou les transports pauvres en carbone.

La Banque mondiale a annoncé la mise en place d'une plateforme visant à lever 1 milliards de dollars (851 millions d'euros) pour le développement du stockage de l'énergie, particulièrement important pour l'éolien ou le solaire.

PERPLEXITÉ EN FRANCE

L'annonce de la remise de ce prix a suscité ironie et perplexité en France, moins d'un mois après la démission du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot et à l'heure où le bilan du chef de l'Etat sur la question climatique reste contrasté.

Certes son entourage met en avant l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la loi interdisant la production d'hydrocarbures en France ou encore le plan biodiversité.

Mais les écologistes relèvent le recul du gouvernement sur l'interdiction du glyphosate d'ici trois ans en France, un engagement verbal qui ne figure pas dans le projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation, ou encore le report de la baisse du nucléaire dans la production énergétique du pays.

Selon un bilan de l'Observatoire climat-énergie des ONG Réseau Action Climat et CLER publié en septembre, la France ne respecterait pas en outre ses objectifs en termes d'émissions de gaz à effet de serre et de consommation d'énergie. Les émissions de GES nationales auraient ainsi dépassé en 2017 de 6,7% le budget carbone.

"Macron a peut-être trouvé le meilleur slogan de l'année mais il est loin d'être un moteur en Europe sur ce sujet", estime le député européen Yannick Jadot dans les colonnes du Parisien mercredi. "La France soutient un projet de forage pétrolier en Guyane, l'importation d'huile de palme en France au nom des intérêts de Total et elle manque d'ambition sur les énergies renouvelables parce qu'elle défend 'son' nucléaire."

"On vit une situation ubuesque", a renchéri Jean-François Juillard, directeur général de Greenpeace France, sur Europe 1. "On s'est dit que cela tenait plus de la blague que de la récompense sérieuse, quand on sait à quel point les actions sont loin des promesses faites par Emmanuel Macron."

"J'aimerais bien que ce prix soit aussi pour les Nations Unies l'occasion de dire 'Maintenant que vous avez eu ce prix, vous êtes sous surveillance de la communauté internationale et on va regarder d'un peu plus près ce que vous faites réellement dans votre pays'," a-t-il ajouté.

Interrogé dimanche sur le titre décerné à son successeur, François Hollande, qui était au pouvoir lors de l'adoption de l'accord de Paris en 2015, a lui de son côté estimé qu'il y avait "les Champions de la Terre" et ceux que l’Histoire retiendra[it]".

(John Irish et Sebastien Malo aux Nations unies, Marine Pennetier à Paris, édité par Jean-Stéphane Brosse)

9 commentaires

  • 27 septembre 13:57

    Il a été baptisé ainsi par simple dérision. C'est comme Sarko qui a sauvé le monde...


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