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Le Parti socialiste se cherche une ligne et un chef
information fournie par Reuters 29/11/2017 à 18:11

LE PARTI SOCIALISTE SE CHERCHE UNE LIGNE ET UN CHEF

LE PARTI SOCIALISTE SE CHERCHE UNE LIGNE ET UN CHEF

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Toujours dans les cordes après les lourdes défaites électorales du printemps dernier et affaiblis par les défections en faveur de la majorité d'Emmanuel Macron, les socialistes se cherchent une ligne et un chef en vue de leur congrès d'avril 2018.

Le départ d'Olivier Dussopt pour le gouvernement réduit provisoirement à 30 le groupe Nouvelle gauche de l'Assemblée, dix fois moins que pendant le quinquennat de François Hollande, en attendant l'arrivée, d'ici un mois, de Michèle Victory, la suppléante du nouveau secrétaire d'Etat à la Fonction publique.

La prise réussie par Emmanuel Macron a ulcéré les socialistes - qui ont exclu l'élu ardéchois de 39 ans -, à l'exception notable du président du groupe PS au Sénat, Didier Guillaume, implanté dans le département voisin de la Drôme.

"Olivier Dussopt s'en est pris plein la tête", reconnaît un ministre issu du PS. "C'est un garçon calme et posé, qui connaît bien les territoires, président de l'association des maires des petites villes. Emmanuel Macron aime ce profil, d'autant qu'il aurait aimé être maire lui-même".

Pour le président du groupe Nouvelle gauche de l'Assemblée, Olivier Faure, ce débauchage est le signe de la volonté du chef de l'Etat de "déstabiliser ses adversaires", une attitude "terriblement vieux monde".

Un avis partagé par l'ancien ministre Stéphane Le Foll. "Est-ce que c'est bon pour la démocratie ? Non", a déclaré le député mercredi devant les journalistes parlementaires. "C'est la technique du chasse-neige : on déstabilise les grands partis de droite et de gauche, et il ne reste que les extrêmes."

LE PS "CONDAMNÉ À REPENSER SON ACTION"

Proche de l'ancien président François Hollande, rescapé des élections législatives, Stéphane Le Foll a lancé mezzo voce une ébauche de débat au sein du PS dans la perspective du congrès du parti, prévu les 7 et 8 avril 2018.

"Emmanuel Macron a pris des décisions dont les gens vont voir les conséquences, donc il va y avoir débat", a-t-il prédit mercredi, une semaine après avoir publié dans le Maine Libre une tribune intitulée "Pour l'avenir, je choisis Jaurès".

"Le Parti socialiste, après sa défaite, est condamné à se repenser dans son action, son organisation et son identité", écrit-il, sans pour autant parler de candidature à la tête d'un parti à la dérive aujourd'hui dirigé de façon collégiale.

"Avant de se poser la question de qui, posons-nous la question de savoir pourquoi", affirmait-il mercredi, repoussant tout aussi vivement l'hypothèse d'une démarche dictée par François Hollande, qui reçoit beaucoup dans ses bureaux parisiens de la rue de Rivoli.

"Je suis assez grand pour réfléchir tout seul. Je ne vais pas chercher mes informations de l'autre coté des Tuileries !", assure Stéphane Le Foll.

Parmi les noms qui circulent pour jouer un rôle majeur dans le PS nouvelle version figure celui de Najat-Vallaud Belkacem, battue à Villeurbanne (Rhône) aux dernières législatives. Installée à Paris, où son mari Boris Vallaud occupe un siège à l'Assemblée nationale, l'ancienne ministre de l'Education nationale en est au stade de la réflexion.

"Elle est en effet très sollicitée, depuis des mois, par un certain nombre d'élus et de militants pour se porter candidate", déclare un proche. "A ce jour, elle n'a pas dit oui, d'autant que ses pas la conduisaient plutôt vers une autre vie. Elle a promis d'y réfléchir, rien de plus."

Mais pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut de sondages Ifop, les socialistes auraient tout intérêt à éviter les figures du passé : "Ayant un problème d'incarnation, ils devraient jouer la carte de la nouveauté".

LA BRÈCHE DE LA JUSTICE SOCIALE

D'Olivier Faure à Delphine Batho, les "quadras" du groupe Nouvelle gauche participent à la réflexion pré-congrès, tout comme le Bureau national du PS, qui se réunit chaque semaine.

"Ce congrès doit être celui de l'affirmation", déclarait récemment dans Le Figaro le coordinateur du PS, Rachid Temal. "Le paysage politique a éclaté. Les socialistes doivent profiter de ce moment pour affirmer avec force leur vision de la société. Ce qu'ils pensent de la France, de l'Europe, des grands enjeux de société comme la fin de vie ou la question climatique".

Pour Frédéric Dabi, le thème de la justice sociale peut fédérer.

"Il n'y a aucune envie de PS, il n'est pas audible, mais il y a une brèche", a-t-il dit à Reuters. "La politique d'Emmanuel Macron n'est pas vue comme favorable à la justice sociale par des sympathisants, qui n'ont pas non plus envie d'aller chez [le leader de La France insoumise-NDLR] Jean-Luc Mélenchon".

Pour le député PS Guillaume Garot, l'heure est encore à la mise en commun pour une famille qui doit à tout prix éviter les querelles intestines qui furent naguère sa marque de fabrique.

"Aujourd'hui les choses ne sont pas suffisamment décantées, et ce n'est pas grave si on est capable de travailler sur le fond. Que chacun amène ses idées, contribue aux débats, c'est ça l'urgence", a-t-il dit à Reuters.

(Edité par Yves Clarisse)

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