Dans son ouvrage-clé La Constitution anglaise, le journaliste du XIXe siècle Walter Bagehot avait défini les trois pouvoirs du monarque : « formuler des avertissements, donner des encouragements et des conseils ». L'expert des institutions avait ajouté un avertissement : « Un souverain sensé et sage n'en considère aucun autre. »Dans les faits, Elizabeth II, reine de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, chef du Commonwealth et de l'Église anglicane, commandant en chef des armées, ne règne que sur les cygnes, les baleines et les esturgeons croisant dans les eaux territoriales de son royaume. Le souverain incarne la nation sans détenir les leviers du gouvernement.Le chef de l'État ne joue qu'un rôle de notaire contresignant des décisions prises par d'autres. En l'absence de Constitution écrite, rien ne lui interdit de refuser sa signature à une loi votée par la Chambre des communes, mais l'intéressée ne l'a jamais fait au cours de son règne de soixante-sept ans. Ce serait contraire à l'usage établi depuis la Glorieuse Révolution de 1688 et le Bill of Rights, la législation des droits de l'homme qui vit l'avènement de la démocratie parlementaire.Pour aller plus loin, lire Brexit : dans la tête d'Elizabeth IIToutefois, le Brexit pourrait amener la souveraine à se départir de sa stricte neutralité. En effet, si le Parlement impose au gouvernement une marche à suivre, la Première ministre Theresa May sera autorisée à demander à...
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