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La réforme de la formation, jackpot pour les formateurs
information fournie par Reuters 09/03/2018 à 15:26

LA RÉFORME DE LA FORMATION, JACKPOT POUR LES FORMATEURS

LA RÉFORME DE LA FORMATION, JACKPOT POUR LES FORMATEURS

par Caroline Pailliez

PARIS (Reuters) - La réforme de la formation professionnelle, qui doit simplifier le secteur pour permettre aux actifs de se former davantage afin de faire face "aux mutations technologiques", revigore les organismes formateurs qui étoffent leurs catalogues pour répondre à cette nouvelle demande.

"C'est parfaitement un 'big bang'. (La ministre du Travail) a bien fixé le cap et commence à nous donner les outils pour gérer cette transformation économique sociale énorme", s'est félicité le président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), Jean Wemaëre, sur franceinfo à la suite de la présentation de la réforme par Muriel Pénicaud lundi.

Le gouvernement a annoncé un abondement du compte personnel de formation (CPF) ainsi que le changement de son unité de mesure en euros. Les Français bénéficieront ainsi de 500 euros chaque année pour se former avec un plafond à 5.000 euros. Les moins qualifiés disposeront de 800 euros, avec un plafond à 8.000 euros.

Les organismes de formation préparent déjà leur offre. "Demain, on va pouvoir attirer des salariés qui vont décider par eux-mêmes indépendamment de leur employeur", a déclaré à Reuters Guillaume Huot, membre du directoire de Cegos, l'un des principaux acteurs du marché. "Il va falloir qu'on s'adapte à leur demande".

L'entreprise prévoit l'explosion d'une consommation "hors temps de travail" et met l'accent sur les formations à distance. "Ces solutions, on les a déjà déployées mais on va les transformer", a-t-il ajouté. Avec une attention toute particulière sur les métiers du "web".

"Datamining" (exploration de données), management de la donnée, codage: "La demande explose".

Comundi, un autre organisme formateur, travaille pour sa part à la "lisibilité" de son offre. Muriel Pénicaud a annoncé la mise en place d'une application sur laquelle les actifs pourront consulter leur CPF et réserver directement leur formation. "Avec le digital, on facilite les relations avec le client", a expliqué à Reuters la directrice de l'entreprise, Claire Pascal. Mais il faut se rendre attractif.

Elle mise aussi sur les formations "soft skills" ("compétences comportementales") pour développer notamment la créativité, la prise de parole ou la capacité à animer une équipe. "Avant, on disait que les 'soft skills' étaient la cerise sur le gâteau", ajoute-t-elle. "Maintenant c'est très valorisé".

Pas de quoi rassurer les syndicats qui redoutent, avec la mise à l'écart des intermédiaires, le démarchage direct ainsi qu'une inflation des prix à long terme. L'effort global pour la formation (Etat, entreprises, régions et ménages compris) représente déjà 31,6 milliards d'euros chaque année.

L'ACCOMPAGNEMENT: UN NOUVEAU MARCHÉ

Pour les organismes de formation, il faut "responsabiliser" les salariés. "On ne peut pas dire d'un côté aux salariés: 'prenez en main votre employabilité' et en même temps (...) ne pas leur donner accès à l'offre", a dit Claire Pascal.

Ils mettent également en avant les mécanismes régulateurs de la réforme, comme la création d'une agence nationale pour remplacer les trois instances de gouvernance actuelle afin de surveiller la qualité et les prix des formations, ou encore le système de notation des formations par les bénéficiaires sur l'application.

Autre aubaine pour les organismes: l'ouverture à la concurrence des conseils en évolution professionnelle (CEP).

Dans chaque région, les opérateurs de ces dispositifs d'accompagnement destinés aux actifs seront sélectionnés par appel d'offres, selon un cahier des charges établi par l'Etat, les partenaires sociaux et les régions.

Auparavant, les opérateurs devaient faire partie des cinq organismes habilités à dispenser le service comme Pôle emploi ou encore l'Association pour l'emploi des cadres (Apec).

Les CEP bénéficieront d'un financement dédié. Les partenaires sociaux avaient souhaité que ce montant s'élève environ à 250 millions d'euros (), "une enveloppe trop élevée" selon un proche de la ministre du Travail. Le montant n'a pas encore été fixé par le gouvernement.

Pour les organismes de formation, il s'agit d'un nouveau marché auquel ils pourront prétendre. Jean Wemaëre estime toutefois regrettable que le gouvernement ait décidé de limiter le nombre d'opérateurs à un par région.

"C'est un vrai marché, il faut donc une pluralité de l'offre pour éviter les rentes de situation et répondre à la pluralité des besoins", a-t-il dit dans Les Echos.

(Edité par Sophie Louet)

2 commentaires

  • 09 mars 15:44

    La spéculation sur le travail.


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