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La Commission européenne pessimiste sur la dette italienne
information fournie par Reuters 07/05/2019 à 19:13

LA COMMISSION EUROPÉENNE PESSIMISTE SUR LA DETTE ITALIENNE

LA COMMISSION EUROPÉENNE PESSIMISTE SUR LA DETTE ITALIENNE

par Francesco Guarascio

BRUXELLES (Reuters) - La faible croissance italienne attendue cette année ne sera pas suffisante pour réduire l'énorme dette du pays, selon les dernières prévisions trimestrielles de la Commission européenne qui risquent de relancer sa confrontation budgétaire avec Rome.

La CE, qui a réduit sa prévision de croissance pour l'ensemble de la zone euro à 1,2% cette année, a abaissé celle de l'Italie à +0,1%, moitié moins que sa précédente estimation de février.

L'économie italienne resterait ainsi en queue de peloton et sa croissance atone entraînerait une dégradation de ses finances publiques, avec un endettement et un niveau de déficit supérieurs aux limites fixées par l'Union européenne.

Les prévisions de la CE ont été préparées avant l'annonce d'une croissance plus forte que prévu de 0,2% au premier trimestre, et le gouvernement maintient que sa politique de dépenses sociales soutiendra la croissance.

Matteo Salvini, le vice-président du Conseil et dirigeant de la Ligue (extrême droite), a affirmé mardi que le gouvernement tiendrait sa promesse de baisser les impôts même si cela faisait passer le déficit au-dessus de la limite de 3% du produit intérieur brut (PIB).

"Réduire les impôts à partir de 2019 est crucial", a-t-il dit dans une interview télévisée pré-enregistrée.

En déplacement à Paris, le ministre de l'Economie Giovanni Tria a relativisé les prévisions de la CE en les jugeant proches de celles de Rome. Le gouvernement de coalition table sur une croissance de 0,2% cette année et de 0,8% en 2020, soit 0,1 point au-dessus des projections de la CE dans les deux cas.

S'exprimant devant des journalistes, Tria a affirmé que la prévision de la Commission sur le déficit était "plus politique qu'économique" car elle ne tenait pas compte de l'engagement du gouvernement à le réduire dans son projet de budget 2020.

Bien qu'aucune décision sur une éventuelle procédure disciplinaire ne sera prise avant les élections européennes de la fin du mois, l'abaissement des prévisions de la Commission risque d'accentuer la pression sur le gouvernement italien, déjà en proie à des divisions internes.

La Bourse de Milan a réduit sa perte à 0,89% en fin de séance, moins que le recul des principales places européennes, mais son indice sectoriel des banques a chuté de 2,74%. Sur le marché obligataire, le rendement des obligations d'Etat italiennes à dix ans a pris jusqu'à trois points de base à 2,6% et l'écart de rendement entre l'Italie et l'Allemagne a atteint 263 points de base, son niveau le plus important depuis le 26 avril.

UN DÉFICIT À 3,5% EN 2020

L'exécutif européen était tout près de lancer une procédure pour déficit excessif contre l'Italie avant que n'intervienne un compromis entre les deux parties en décembre.

La Commission fera le point début juin sur la conformité des Etats membres avec les règles de l'Union européenne, s'est borné à dire mardi le commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici.

Dans l'hypothèse de politiques inchangées, la Commission entrevoit un déficit italien à 2,5% du PIB cette année, soit une prévision révisée en baisse par rapport à celle de 2,9% faite en novembre dernier.

Mais le déficit grimperait ensuite à 3,5% en 2020, au-delà de la limite de 3% fixée par le traité de Maastricht.

Le gouvernement italien vise un déficit de 2,4% cette année puis le voit diminuer à 2,1% en 2020.

S'agissant du ratio dette/PIB, la Commission le situe à 133,7% cette année puis 135,2% en 2020, alors que Rome table sur 132,6% en 2019 et 131,3% en 2020.

Les Etats membres ayant un niveau d'endettement supérieur à 60% du PIB sont tenus de le réduire progressivement, ce que n'a pas fait l'Italie l'an dernier quand le service de la dette lui a coûté 3,7% du PIB.

Du fait de la détente relative des taux italiens depuis le compromis budgétaire de décembre, le service de la dette devrait diminuer à 3,6% du PIB cette année, avant de remonter en 2020.

Le déficit structurel, qui exclut des éléments conjoncturels et ponctuels, devrait aussi s'aggraver alors que c'est l'indicateur de plus surveillé par Bruxelles.

L'Italie est aussi le seul Etat de la zone euro pour lequel la Commission prévoit une baisse de l'emploi cette année, de 0,1%, et de l'investissement, de 0,3%.

Les perspectives budgétaires de l'Italie pourraient se dégrader encore si les rendements obligataires augmentaient mais elles s'amélioreront en revanche si le pays relève comme prévu la TVA l'an prochain, a ajouté l'exécutif européen.

(avec les contributions de Gavin Jones à Rome et de Leigh Thomas à Paris, Véronique Tison pour le service français, édité par Patrick Vignal)

2 commentaires

  • 08 mai 08:22

    haro sur la dette italienne qui date depuis des lustres, mais la mauvaises langue des europeistes est là pour denigrer un gouvernement qui n'est pas à leur goût


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