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L'ARCHEVÊQUE DE PARIS VEUT MOBILISER CONTRE LA PMA POUR TOUTES
PARIS (Reuters) - L'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, appelle les catholiques à se mobiliser contre l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, dans une interview accordée au Parisien Dimanche.
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) s'est prononcé, dans un avis rendu mardi sur la prochaine révision de loi de bioéthique, pour cette extension de la PMA, jusqu'ici réservée aux couples hétérosexuels infertiles.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, s'est dit à titre personnel "plutôt favorable" à cette mesure promise par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle.
Mgr Aupetit, 67 ans, un des plus hauts dignitaires de l'Eglise en France, dit n'avoir pas été surpris par l'avis du CCNE qui, selon lui, "n'est plus ce qu'il était".
"Est-il pensable que l'on puisse considérer qu'un enfant n'a pas besoin de père ? (...) Là, on décrète légalement qu'un enfant n'en a pas besoin", déclare-t-il au Parisien Dimanche.
Il dit aussi ne pas croire "une seconde" aux déclarations du gouvernement assurant que l'extension de la PMA n'entraînera pas la levée de l'interdiction de la gestation pour autrui (GPA).
"Lorsqu'il y a eu le mariage pour tous, on nous avait déjà affirmé qu'il n'y aurait pas de PMA", explique-t-il.
Prié de dire s'il appelle les catholiques à se mobiliser contre l'extension de la PMA, il répond : "J'appelle les catholiques à se mobiliser par une parole, déjà."
Le CCNE estime par ailleurs justifiée la recherche sur les "embryons surnuméraires issus des procédures de fécondation in vitro et dont les projets parentaux ont été abandonnés".
Mais il souhaite que le cadre législatif de ces recherches soit précisé et juge pertinent éthiquement l'interdiction de la création d'embryons à des fins de recherche.
CLAUSE DE CONSCIENCE
Mgr Aupetit déplore pour sa part qu'il n'y ait pas de statut juridique de l'embryon humain.
"Ce vide autorise des expériences et on fait de lui un cobaye. Puisqu'on utilise de moins en moins les animaux, on va utiliser les embryons humains", estime-t-il.
"Il y a des recherches légitimes, d'autres non. Les médecins nazis pensaient aussi qu'ils faisaient de la recherche. C'est ainsi qu'ils ont présenté leur défense !" ajoute Mgr Aupetit.
Il dénonce par ailleurs la proposition de loi déposée par des sénateurs socialistes pour supprimer la clause de conscience autorisant les médecins à refuser de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG).
"C'est terrible. Cela signifie qu'on entre dans une forme de dictature qui dit : 'vous n'avez pas le droit de penser, votre conscience doit être éteinte'," déclare l'archevêque de Paris.
Il apporte son soutien au président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens Bertrand de Rochambeau qui a assimilé l'IVG à un homicide et justifié son refus de pratiquer des avortements, propos condamnés par le gouvernement.
"Je le soutiens dans son expression", dit Mgr Aupetit. "Est-ce qu'un médecin peut encore s'exprimer librement ? La réponse est oui. La liberté de conscience est le droit le plus fondamental de toute société. Une société qui l'annihile, ça s'appelle une dictature."
"L'objection de conscience fait partie du droit médical et elle est intouchable", ajoute l'archevêque, qui a lui-même été médecin. "Ce droit doit être absolument préservé. Je peux vous dire que les médecins vont réagir durement si on y touche."
(Emmanuel Jarry, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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