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Johnson et Hunt, derniers prétendants à la succession de May
information fournie par Reuters 20/06/2019 à 22:02

JOHNSON ET HUNT, DERNIERS PRÉTENDANTS À LA SUCCESSION DE MAY

JOHNSON ET HUNT, DERNIERS PRÉTENDANTS À LA SUCCESSION DE MAY

par Guy Faulconbridge et Michael Holden

LONDRES (Reuters) - Boris Johnson, fervent partisan du Brexit, et Jeremy Hunt, qui avait mené campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, sont les deux derniers prétendants encore en lice pour succéder à Theresa May à la tête du Parti conservateur et du gouvernement britannique.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, grand favori de cette "primaire", et celui qui lui a succédé au Foreign Office ont été retenus à l'issue du cinquième et dernier tour de scrutin organisé au sein du groupe parlementaire conservateur.

La parole est désormais aux quelque 160.000 adhérents du parti, qui vont se prononcer par un vote postal. Le résultat de cette consultation devrait être connu dans la semaine du 22 juillet.

Boris Johnson, qui a constamment fait la course en tête tout au long de la phase parlementaire du processus, a obtenu au dernier tour les voix de 160 des 312 parlementaires Tories dont le vote a été pris en compte.

"C'est un immense honneur d'avoir obtenu plus de 50% des voix dans ce dernier tour de scrutin. Merci à tous pour votre soutien. J'ai hâte de parcourir tout le Royaume-Uni et d'exposer mon projet pour mettre en oeuvre le Brexit, unir notre pays et créer un avenir brillant pour chacun d'entre nous", a-t-il réagi sur Twitter.

Jeremy Hunt s'est pour sa part qualifié d'extrême justesse: deux voix seulement (77 contre 75) le séparent de Michael Gove, le ministre de l'Environnement, qui est éliminé de la course.

"Je suis le challenger, mais en politique, des surprises se produisent parfois, comme cela a été le cas aujourd'hui", a commenté Hunt, que Gove devançait de deux voix à l'issue du quatrième tour de scrutin, plus tôt dans l'après-midi.

Les deux finalistes vont désormais être autorisés à mener campagne auprès des 160.000 adhérents du Parti conservateur chargés d'élire leur nouveau dirigeant par voie postale.

Johnson, qui est âgé de 55 ans, a élargi ses soutiens au fil des tours de scrutin. Il avait rassemblé 114 voix sur 313 le 13 juin dernier, 126 voix le 18 juin, 143 mercredi, avant d'atteindre 157 puis 160 voix jeudi.

L'ancien maire de Londres promet de quitter l'Union européenne à la date du 31 octobre, avec ou sans accord.

L'UE prévient qu'elle ne renégociera pas l'accord qu'elle a conclu avec Theresa May en novembre 2018 et le Parlement britannique a voté pour bloquer une sortie sans accord. Boris Johnson n'a pas expliqué comment il comptait résoudre cette contradiction.

GAFFES ET SCANDALES SANS EFFET

Né à New York, Boris de Pfeffel Johnson a fait ses études à Eton, l'école la plus élitiste du Royaume-Uni, et au Ballio College à Oxford. Il a commencé sa carrière comme consultant en management à la City de Londres, poste qu'il a quitté au bout d'une semaine. Il est alors devenu journaliste mais le Times l'a licencié, l'accusant d'inventer des citations.

Embauché par le Daily Telegraph comme correspondant à Bruxelles entre 1989 et 1994, Johnson est accusé d'avoir diffusé des informations trompeuses sur l'UE.

Entré en politique, il est exclu en 2004 de son poste au sein du cabinet fantôme du Parti conservateur, alors dans l'opposition, après avoir été pris en flagrant délit de mensonge dans une affaire extra-conjugale, et refusé de démissionner.

La liste des gaffes et scandales associés à son nom s'allonge sans pour autant qu'il en subisse les conséquences: il est élu maire de Londres pour deux mandats consécutifs, entre 2008 et 2016.

Cette année-là, il devient l'une des figures les plus emblématiques de la campagne en faveur du Brexit, approuvé par 52% des électeurs britanniques lors du référendum du 23 juin.

Il songe déjà à remplacer David Cameron au poste de Premier ministre mais sa manoeuvre est torpillée par Michael Gove, qui le déclare inapte à cette fonction.

"CETTE PÉRIODE GRAVE RÉCLAME UN DIRIGEANT SÉRIEUX"

Arrivée au pouvoir en juillet 2016, Theresa May le nomme ministre des Affaires étrangères, ce qui provoque la consternation dans les chancelleries. Il démissionne du Foreign Office en juillet 2018, critiquant la gestion du Brexit par la Première ministre.

"Nous devons quitter l'UE le 31 octobre, avec ou sans accord, afin de pouvoir commencer à rassembler notre pays, restaurer la confiance dans notre politique et aller au-delà du Brexit pour nous concentrer sur la tâche de satisfaire tout le monde", a-t-il dit mardi.

Ultime obstacle sur la route censée le mener vers le 10, Downing Street, Jeremy Hunt devrait continuer de dérouler devant les adhérents du parti les arguments qu'il a martelés lors de la phase parlementaire du processus de désignation du successeur de Theresa May.

Le chef de la diplomatie britannique, qui était partisan il y a trois ans du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, estime que son adversaire n'est pas à la hauteur des enjeux. "Cette période grave réclame un dirigeant sérieux", a-t-il souligné la semaine dernière.

Hunt est hostile à un divorce sans accord, mais a cependant indiqué qu'il préférerait un "No Deal" à une annulation de la procédure de divorce.

Quant à la date du 31 octobre, il se dit prêt à demander un nouveau report sans proposer cependant de nouveau calendrier. Et sans tenir compte des avertissements des Européens. "Il y a une hostilité énorme envers toute idée de nouveau report" du Brexit, a souligné le Premier ministre irlandais Leo Varadkar jeudi en marge du sommet européen de Bruxelles.

(Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)

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