C'est ce qu'on appelle un cercle vicieux : non seulement, à raison de 0,5 à 2 degrés, la climatisation réchauffe les villes en rejetant dans les rues de l'air chaud, mais elle participe aussi à élever la température de la planète en consommant beaucoup d'électricité, produite surtout par du gaz et du charbon, deux énergies fossiles ? donc actrices de l'effet de serre. Et, puisque la planète se réchauffe du fait de la clim, il faut bien la faire fonctionner encore plus fort pour refroidir les magasins et les habitations. Impitoyable.
L'Agence internationale de l'énergie vient de s'alarmer du danger dans un rapport publié en début de semaine. Selon l'organisation, le nombre de climatiseurs devrait tripler dans le monde jusqu'en 2050. Il pourrait se vendre en moyenne un climatiseur toutes les quatre secondes d'ici à cette échéance, pour atteindre un total de 5,6 milliards de machines, contre 1,6 milliard aujourd'hui ! Cette flambée pourrait provoquer ce que l'AIE appelle un « cold crunch », un choc du froid : si rien n'est fait, la consommation d'énergie pour faire fonctionner les climatiseurs pourrait tripler d'ici à 2050. À ce niveau d'équipement, et si rien n'est fait, l'électricité nécessaire pour faire tourner ces équipements pourrait atteindre l'équivalent de la consommation actuelle de la Chine. Quant aux émissions de dioxyde de carbone dues à la climatisation, elles pourraient quasiment doubler d'ici...
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