Cellule de vigilance pour prévenir les suicides des policiers

information fournie par Reuters •12/04/2019 à 16:17

CELLULE DE VIGILANCE POUR PRÉVENIR LES SUICIDES DES POLICIERS

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé vendredi la mise en place d'une cellule de vigilance pour prévenir les suicides dans la police, dont le nombre est en forte hausse en début d'année.

Les syndicats de police ont tiré cette semaine la sonnette d'alarme après les nouveaux drames qui se sont produits le week-end dernier.

Selon Alternative Police-CFDT, 25 policiers se sont donné la mort depuis le début de l'année, selon Unsa Police, 24, soit autant en trois mois qu'en huit mois en 2018.

"Je souhaite qu'au moment de la crise, au moment ou une personne suicidaire tente de passer à l'acte, elle puisse aussi avoir une écoute, une orientation", a dit Christophe Castaner à la presse lors d'un déplacement à l'Hôpital des gardiens de la paix à Paris.

"J'ai mis en place une cellule de vigilance sur la question du suicide que j'installerai dans les 15 jours pour qu'elle anime la réflexion, qu'elle soit disponible, pour qu'un policier, un gendarme, un fonctionnaire du ministère puisse 24 heures sur 24 trouver une oreille attentive et puisse être ensuite accompagné", a-t-il ajouté.

Il a également promis l'accélération de la mise en oeuvre du plan de mobilisation visant à renforcer la prévention des suicides, lancé en mai 2018 par son prédécesseur Gérard Collomb.

Pour Alternative Police-CFDT, "il y a incontestablement une véritable souffrance des policiers confrontés quotidiennement à la misère sociale, à la pression hiérarchique et aux missions successives sans possibilité de repos régulier".

Dans un communiqué, UNSA Police juge la gestion des risques psychosociaux et des suicides par le ministère de l'Intérieur "aussi catastrophique qu'inefficace" et réclame la mise en place de procédures "cohérentes" avec les besoins des policiers en détresse.

Selon un rapport sénatorial publié en juin dernier, le taux de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui observé dans la population générale.

(Caroline Pailliez, avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)