
(PIXABAY)
Le quartier d'affaires de La Défense veut profiter du Brexit pour devenir « le cœur de l'activité économique européenne ». Les gestionnaires font la cour aux entreprises étrangères et ont prévu un plan de travaux de 360 millions d'euros sur 10 ans.
A six mois de la sortie prévue du Royaume-Uni de l'Union européenne, prévue le 29 mars, le quartier d'affaires de La Défense, près de Paris, s'active plus que jamais pour attirer les entreprises qui souhaiteraient quitter Londres. Le plus grand quartier d'affaires de l'UE, où travaillent 180 000 personnes, espère tirer profit de cette nouvelle donne internationale, alors que les négociations patinent entre la capitale britannique et Bruxelles.
« Le contexte est celui d'une grande compétition entre les quartiers d'affaires, en particulier européens, dans la préparation du Brexit, estime Marie-Célie Guillaume, directrice de l'établissement gestionnaire de La Défense. Notre ambition est de faire de Paris-La Défense le cœur de l'activité économique européenne » .
« Tired of the fogs? Try the frogs! »
Déjà, quatre mois après le référendum britannique du 23 juin 2016, le quartier d'affaires avait lancé une campagne de publicité, avec des affiches placardées des deux côtés de la Manche clamant « Tired of the fogs? Try the frogs ! » ( « Marre du brouillard? Essayez les grenouilles! » ), en référence au surnom donné aux Français par les Britanniques.
Depuis, tout comme Francfort, Amsterdam, Dublin ou Luxembourg, La Défense met activement ses « atouts » en avant : un « écosystème de 500 entreprises » dont 41% étrangères, 190 000 m² de bureaux disponibles et d'autres en construction, un loyer trois fois moins cher qu'à la City de Londres...
A la rentrée, à quelques pas des tours, les élus locaux ont inauguré à Courbevoie un nouveau lycée en vantant l'ouverture de sections internationales pouvant accueillir les enfants d'expatriés. Une école européenne doit également voir le jour à la rentrée 2019.
360 millions d'euros de travaux sur 10 ans
Une fois le Brexit acté, les firmes basées Outre-Manche n'auront plus le même accès au marché européen. La Défense vise en particulier les entreprises extra-communautaires souhaitant se développer en Europe.
« Jusqu'à présent, les boîtes asiatiques ne réfléchissaient même pas : l'Europe, c'était Londres. Maintenant, très clairement, Londres, c'est stoppé, mais elles ne savent pas encore exactement où elles vont aller » , juge Marie-Célie Guillaume.
Les collectivités locales ont voté un plan de travaux de 360 millions d'euros sur 10 ans car le quartier est vieillissant. « Il y a mille choses à faire, confirme Patrick Devedjian, président du département des Hauts-de-Seine, principal financeur de ces travaux. Il faut aussi [que] le quartier de La Défense (...) soit aussi un quartier à vivre » .
« La place de Paris a maintenant pris le lead »
Le déménagement à La Défense, depuis Londres, de l'Autorité bancaire européenne (ABE) et de ses 250 emplois a été officialisé le 11 septembre, et l'assureur américain Chubb a annoncé son arrivée. Mais les effets directs du Brexit pour le quartier restent difficiles à mesurer.
« On en est encore au début » avec « la persistance de l'incertitude » liée aux négociations entre le Royaume-Uni et l'UE, estime Arnaud de Bresson, directeur d'Europlace, association de promotion de la place financière de Paris.
Dans le domaine financier cependant, « la place de Paris a maintenant pris le lead » avec « 4 000 emplois directs annoncés » notamment par les banques HSBC et Bank of America, affirme le dirigeant.
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