Guerre en Ukraine : la France "fait bénéficier les Ukrainiens" de son renseignement militaire "souverain", selon Sébastien Lecornu information fournie par Boursorama avec Media Services 06/03/2025 à 11:46
"Vous n'avez pas un agent de la DGSE, pas un officier d'état-major actuellement en France, qui considère que la Russie n'est pas une menace", a estimé le ministre des Armées.
La France dispose de capacités propres de renseignements militaires et en fait bénéficier l'Ukraine, a indiqué jeudi 6 mars le ministre français des Armées, alors que Washington a annoncé le gel du partage de renseignement à Kiev, essentiel sur le front face à l'armée russe.
"Notre renseignement est souverain (...) avec des capacités qui nous sont propres", a affirmé Sébastien Lecornu sur la radio France Inter , expliquant que cela avait été "long de remonter en puissance ces dernières années".
"Nous en faisons bénéficier les Ukrainiens", a-t-il poursuivi. Il n'a pas précisé depuis combien de temps c'était le cas, mais l'annonce intervient au lendemain de celle par Washington de la "mise en pause" du partage de renseignement avec Kiev , en plus de la suspension de l'aide militaire américaine.
"Vous n'avez pas un agent de la DGSE, pas un officier d'état-major actuellement en France, qui considère que la Russie n'est pas une menace ", a insisté Sébastien Lecornu, décrivant un pays "habitué" à assurer "sa survie politique par de l'agressivité extérieure et dont désormais l'économie repose en grande partie sur un effort de guerre".
Débat sur le parapluie nucléaire
À propos des discussions sur un cessez-le-feu en Ukraine, sur fond de rapprochement entre Moscou et Washington, il a jugé "impératif que la discussion entre les Russes et les Américains débute vraiment".
Selon lui, "on a le sentiment d'avoir beaucoup de préconcessions qui sont données (...), il est temps que les vrais paramètres de négociation" soient discutés.
Sébastien Lecornu a aussi commenté les propos mercredi soir du président Emmanuel Macron , qui a indiqué vouloir "ouvrir le débat stratégique" sur la protection de l'Europe par le parapluie nucléaire français.
"Il n'a jamais dit qu'il y aurait un partage, ni des armes, ni de la prise de décision" , a assuré le ministre. Mais "est-ce que les intérêts vitaux français sont enfermés dans les frontières françaises ? Depuis le général De Gaulle, on sait que non".
Le ministre a assuré que la France disposait d'un arsenal nucléaire suffisant pour servir de parapluie au continent.
"Au moment où toutes les capitales européennes, et non des moindres, Berlin, disent 'Qu'est-ce que la France peut apporter comme contribution à la sécurité collective ?' (...), on ne va quand même pas s'excuser d'être une puissance militaire et nucléaire", a ajouté Sébastien Lecornu.