Vin, bière, miel, cacao... L'origine de certains produits devra être mieux précisée sur l'étiquette
information fournie par Le Figaro 11/06/2020 à 10:15

Une nouvelle loi doit permettre aux consommateurs d'être mieux informés sur la provenance de certaines denrées.

Le miel « origine Union européenne » devra décliner plus précisément son identité. La loi « relative à la transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires », promulguée et publiée ce jeudi au Journal Officiel (JO) impose aux producteurs un étiquetage plus précis pour certaines catégories de produits.

Parmi eux, donc, le miel: lorsqu'il est composé « d'un mélange de miels en provenance de plus d'un État membre de l'Union européenne ou d'un pays tiers », tous les pays d'origine de la récolte devront être précisés « par ordre décroissant » de quantité sur l'étiquette, et ce dès le 1er janvier 2021. De la même manière, l'indication du pays d'origine des produits composés de cacao, « à l'état brut ou transformé » va devenir obligatoire.

Les « steaks » de soja vont également devoir se passer de cette dénomination qui deviendra réservée à la viande; il en va de même pour les « saucisses », par exemple. La législation sera pointilleuse: un décret devra fixer « la part de protéines végétales au-delà de laquelle cette dénomination n'est pas possible ».

Les restaurants également concernés

Alors que les bières « artisanales », « locales » se multiplient dans les rayons et dans les bars, le législateur a voulu clarifier ces appellations. Ainsi, le nom et l'adresse du producteur de bière devront être indiqués en évidence sur l'étiquetage « de manière à ne pas induire en erreur le consommateur quant à l'origine de la bière, d'une manière quelconque, y compris en raison de la présentation générale de l'étiquette ».

Les restaurants vont également devoir se plier à cette nouvelle loi et indiquer précisément l'origine du vin qui figure à leur carte, tant pour les bouteilles que pour les verres ou les pichets.

Par ailleurs, tous les établissements qui proposent « des repas à consommer sur place (...) et à emporter ou à livrer », comme les restaurants, cantines ou services de livraison devront préciser l'origine de la viande qui est proposée. Cela concerne les viandes « fraîches, réfrigérées et congelées » de bœuf, d'ovins, de caprins ou de volailles.

Des mesures déjà envisagées en 2018

Les dispositions de cette loi pour la transparence de l'information ne sont pas étrangères aux députés puisqu'elles figuraient déjà dans la loi Egalim, présentée en 2018; le Conseil constitutionnel avait en revanche censuré ces mesures, qualifiées de «cavaliers législatifs» - c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas suffisamment en rapport avec l'esprit global du texte de loi.

Ces mesures sont finalement revenues sur la table des législateurs, contenues dans une proposition de loi spécifique. Celle-ci a été votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale fin mai. « C'est une avancée pour tous les Français, s'était félicité le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume sur le site du ministère. L'étiquetage permet de faire le lien entre agriculture et alimentation ».