Vers un déblocage des PEL pour soutenir l'ameublement ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 04/03/2019 à 08:30

Le marché du meuble est en déclin. Pour y remédier, la filière a demandé au gouvernement la possibilité de débloquer son PEL (temporairement et partiellement) pour l'achat de meubles neufs. Une mesure qui permettrait de relancer le pouvoir d'achat des français, de sauver des milliers d'emplois dans le secteur de l'ameublement et de relancer les exportations. Explications.

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Un marché du meuble en recul

Les chiffres ont été annoncés par la Fnaem, l'Ameublement français (AF) et l'Institut de prospective et d'études du secteur Ipea le 7 février dernier à Paris : le marché du meuble affiche un repli significatif de 2,7% en valeur en 2018. Celle-ci passe à 9,50 milliards d'euros contre 9,76 milliards en 2017. Et c'est en particulier la filière distribution ameublement qui marque le pas (près de – 4%) et l'ameublement milieu et haut de gamme (autour de - 5% chacun). Ces mauvais résultats arrivent après trois années consécutives de hausse et ramènent sensiblement le secteur aux chiffres de 2014-2015, années à l'issue desquelles les poids lourds du marché (Ikea, Habitat, Conforama...) avaient déjà formulé cette proposition de déblocage du PEL pour relancer la machine. Les banques s'étaient à l'époque opposées au projet. La mesure jugée "urgente" et répondant "à une forte demande des ménages" est donc de nouveau réclamée par les fédérations du secteur.

Booster l'emploi et les exportations

La proposition faite par les professionnels du marché du meuble est d'autoriser le déblocage partiel du PEL à hauteur de 10 000€ par foyer sur une période de deux ans. Cette mesure permettraient selon eux de sauver "près de 5000 emplois"  sur les 115 000 que comptent le secteur et qui sont menacés par la fragilité du marché. Elle aurait, de plus, une incidence positive sur les finances publiques puisque l'Etat n'aura pas "besoin de verser la prime lors d'un déblocage partiel d'un PEL" et bénéficiera de recettes fiscales supplémentaires (TVA notamment) grâce à la vente de meubles. Les fédérations insistent également sur le fait que le meuble est un bien de d'équipement durable (15 ans en moyenne), ce qui le rapproche d'un bien immobilier "auquel il est souvent lié" et justifie de le financer par une fraction infime de l'épargne. Enfin, le secteur rappelle que dans un marché mondial du meuble qui représente aujourd'hui quelques 400 milliards d'euros (source : CSIL 2018), "un marché fort dans l'hexagone est nécessaire pour soutenir les exportations". D'autant plus que la marque France est très attractive à l'étranger et que "l'équilibre entre l'art de vivre à la française, le french design et l'excellence industrielle sont autant d'atouts du meuble français pour conquérir d'autres cultures" concluent l'AF et la Fnaem.

le PEL, surtout un produit d'épargne

Les acteurs du meuble arguent en outre du fait que le PEL n'est plus que très rarement utilisé pour accéder à la propriété mais plutôt comme un pur produit d'épargne. Les fédérations du secteur assurent que la mesure n'aurait donc "aucune incidence négative" sur l'investissement immobilier. Rappelons qu'en 2017, les PEL représentaient un encours total de 275 milliards d'euros.