Une rentrée sous le signe de la sobriété énergétique information fournie par Boursorama avec LabSense 22/09/2022 à 06:30
Si la crise énergétique est multifactorielle - flambée du prix des matières premières (gaz, charbon et pétrole), sécheresse au Brésil, hausse du prix du CO2 diligentée par l'Union européenne... et, bien sûr, conflit Ukraine / Russie – la solution à court et moyen terme semble tenir en un mot : sobriété. Le gouvernement français en a fait son leitmotiv, martelant son objectif de réduction de 10 % de la consommation énergétique en France d'ici 2024. Si tous les Français sont concernés et invités à consommer moins, Elisabeth Borne, la première ministre s’est tout particulièrement adressée aux entreprises. Elle a d’ailleurs profité de l’université d’été du Medef, les 29 et 30 août derniers, pour prévenir les chefs d’entreprise qu’ils seraient les premiers concernés par des mesures de "rationnement" en cas de pénurie.
Passe d’armes entre Geoffroy Roux de Bézieux et Elisabeth Borne
Les entreprises "feront leur part", promettait, face à Elisabeth Borne, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef. "Nous devons collectivement entrer dans une croissance sobre. [ ] Faisons confiance aux entreprises et aux entrepreneurs". Pourtant, en dépit de ce discours plutôt volontariste, le patron du Medef n’a pas manqué de tacler la première ministre, accusant l’État d’être " le plus grand superprofiteur "... " Non monsieur le président, il n'y a pas de surprofits du côté de l’État ", a alors sèchement recadré Elisabeth Borne, en évoquant les dépenses engagées par son gouvernement pour protéger le pouvoir d'achat des Français. En guise d’avertissement, la Première ministre a également rappelé que si, pour l’heure, la sobriété demandée aux entreprises est choisie et non contrainte, l’épée de Damoclès reste au-dessus de leurs têtes : "Si nous devions en arriver au rationnement, les entreprises seraient les premières touchées".
L’aide apportée aux collectivités
Les collectivités locales sont également incitées à trouver des solutions pour plus de sobriété énergétique. En revanche, pour ce qui les concerne, pas de menaces, mais l’annonce de la mise en place d'un « fonds vert » doté de 1,5 milliard d'euros. Objectif de cette cagnotte : « les aider dans l'accélération de leur transition écologique », grâce à des projets tels que la « réhabilitation de friches pour limiter l'étalement urbain », ou la « rénovation énergétique de bâtiments publics comme les écoles ».
Et pour les ménages ?
Comme pour les collectivités, l’exécutif s’adresse aux particuliers en utilisant la carotte plutôt que le bâton... Si Elisabeth Borne à prévenu qu’il n’était pas question que l’État reconduise, l’an prochain, le bouclier tarifaire dans les mêmes proportions que cette année (gel du prix du gaz et hausse limitée à 4 % pour les tarifs de l'électricité) ; de nouveaux efforts seront cependant déployés pour contenir la hausse des prix. Ainsi que l’a confié la Première ministre au Parisien, l'État va notamment « amortir » l'an prochain les effets de la hausse des prix du gaz et de l'énergie. Mesure complétée par d’autres dispositifs tels que, par exemple, le chèque énergie, d’ores et déjà distribué aux ménages les plus modestes.