Une enquête plébiscite le rachat des années d’études par les entreprises information fournie par Boursorama avec LabSense 17/11/2024 à 18:00
Les cadres, éloignés de la retraite
Selon une étude Viavoice réalisée pour la CGT cadres et publiée le 4 novembre dernier, près de huit cadres sur dix souhaiteraient que leurs entreprises rachètent leurs années d’études, ceci afin de pouvoir bonifier leur capital retraite. Cette enquête a été réalisée sur un échantillon de 1 000 professionnels dans le cadre de l’entrée en vigueur progressive de la réforme des retraites de 2023. En effet, le recul de l’âge légal de départ à la retraite, accolé à la réforme Touraine (2014 mais enclenchée en 2020), qui allonge progressivement le temps de cotisation nécessaire à l’obtention d’une retraite à taux plein, éloignent un peu plus les cadres de la retraite.
Le rachat de trimestres
Le rachat de trimestres permet aux actifs de verser des cotisations supplémentaires pour faire en sorte que des périodes au cours desquelles ils n’ont pas cotisé pour la retraite soient prises en compte par l’Assurance retraite lors de leur départ. Le rachat peut concerner les périodes de vie suivantes : années d’études supérieures, stages en entreprise (à partir du 15 mars 2015) et effectué dans le cadre d’études supérieures ou années incomplètes pour lesquelles l’assuré ne dispose pas de quatre trimestres d’assurance retraite comptabilisés (validés) par l’Assurance retraite. Ce dispositif aux abords attractifs présente cependant plusieurs revers. Tout d’abord, le rachat total est plafonné à douze trimestres. De plus, dans les faits, l’opération est relativement onéreuse. Interrogée par l’AFP au sujet de l’enquête, Agathe Le Berder, secrétaire générale adjointe de l’Ugict-CGT (qui représente les ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise), estime qu’actuellement « très peu d’années sont rachetées » à cause de leur coût. L’étude de Viavoice indique que, si le dispositif de rachat intéresse effectivement les cadres sondés, 84 % d’entre eux estiment que c’est aux « entreprises de financer le rachat d’années d’études ». Agathe Le Berder souligne par ailleurs la responsabilité des entreprises, qui bénéficient des qualifications des salariés – découlant directement de leurs études – sans les financer.
Un droit garanti pour la retraite progressive
De plus, l’étude révèle que 83 % des sondés souhaitent « un droit garanti des salariés pour la retraite progressive ». Le même nombre de sondés appuie la proposition d’« un passage à temps partiel sans perte de salaire et cotisations retraites» pour leur fin de carrière. L’emploi des seniors fait actuellement l’objet de discussions entre les partenaires sociaux. Le patronat a adressé aux syndicats une dernière version du projet d’ANI « en faveur de l’emploi de salariés expérimentés » le 12 novembre. Cette version proposait notamment de rendre « accessible à compter de 60 ans » la retraite progressive, « dès lors que le salarié remplit les conditions en vigueur à la date de promulgation de la loi transposant ».