En réponse à la proposition de plusieurs députés, les professionnels du secteur du tourisme souhaiteraient qu’une écotaxe sur les billets d’avion soit instaurée. Le but : contribuer à l’effort national de protection de l’environnement.
L’écotaxe sur l’avion s’invite dans la sphère publique
Alors que certains députés de la majorité ont proposé d’interdire les vols domestiques afin de limiter les effets néfastes du transport aérien sur l’environnement, l’idée des professionnels du tourisme de mettre en place une écotaxe sur les billets d’avion est en train de faire son chemin. Le transport aérien pèse en effet très lourd dans les émissions totales de CO2, et le kérosène n’est pas taxé comme l’est le diesel notamment. Les débats actuels à ce sujet sont des plus vifs entre ceux qui souhaitent contraindre les Français à prendre le train au lieu de l’avion et les autres, comme Barbara Pompili la présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée nationale, qui aimeraient taxer sévèrement le transport aérien. Entre ces deux points de vue tranchés, le syndicat les Entreprises du voyage (EdV), qui représente 90 % des professionnels du secteur, soumet une idée nouvelle avec l’introduction d’une écotaxe sur les billets d’avion. Elle serait pratiquée sur la totalité des vols atterrissant en France et ne concernerait donc pas uniquement les voyageurs français. Son but serait alors de contribuer significativement à la lutte contre le dérèglement climatique et à la protection de l’environnement car les recettes qu’elle génèrerait seraient dévolues à alimenter des fonds d’actions vertes dans le but de compenser les émissions de CO2 et de particules fines engendrées par l’activité.
Une contribution plus douce pour les passagers
Si EdV plaide pour la mise en place de cette écotaxe, c’est également pour d’autres motifs. Le syndicat préfèrerait en effet cette contribution à celle proposée par les députés car elle serait à la fois plus efficace pour l’environnement, mais aussi presque indolore pour les voyageurs. La proposition de taxation de Barbara Pompili permettrait certes de générer non moins de 330 millions d’euros par an, mais ces recettes iraient selon EdV dans les caisses de l’État et non dans un fonds d’action de compensation carbone. Chose que proposent justement les professionnels du secteur via l’instauration de cette écotaxe. Autre point majeur : l’éco-contribution serait quasiment indolore financièrement pour les voyageurs à l’inverse de la proposition faite par les députés. Selon les estimations d’EdV, l’écotaxe représenterait ainsi seulement 1,60 euro par passager contre 10 euros en reprenant l’idée de Barbara Pompili. La création de cette écotaxe sur non moins de 33 millions de passagers par an dans le pays se solderait par une manne financière conséquente qui permettrait de mener des actions concrètes en faveur de la protection de l’environnement. Et permettrait donc de compenser les émissions polluantes causées par le transport aérien. Reste à voir comment le pouvoir exécutif va gérer l’épineux dossier du transport aérien. Limiter ou contrebalancer son impact négatif sur l’environnement est plus que jamais une nécessité tandis que les Français sont toujours aussi friands de l’avion. Ils sont en effet plus d’un tiers à avoir effectué entre un et quatre vols par an.