SCPI : la valorisation des parts baisse
information fournie par Boursorama avec LabSense 18/08/2023 à 08:30

Avec l’augmentation des taux d’intérêt, les volumes des transactions locatives sont à la baisse, impactant sensiblement la valorisation des biens et donc les prix des parts des SCPI.

SCPI, la valorisation des parts baisseiStock-Andrew_Deer

Des baisses successives

Les SCPI de bureaux sont dans la tourmente depuis plusieurs mois déjà. Après la baisse du prix de part de Laffitte Pierre (AEW) de 8,5% annoncée le 1er mars dernier, Amundi Immobilier a diminué de 12,42% les prix de parts de Rivoli Avenir Patrimoine, de 13,92% pour Edissimmo et de 17,04% pour Génépierre fin juillet. Le prix de Accimmo Pierre de BNP Paribas REIM a par la suite chuté de 17,07%. Enfin, HSBC Reim a annoncé récemment une baisse de 7% du prix des parts d’Elysée Pierre.

Une baisse vertigineuse de la valorisation

Dans un communiqué publié début août, HSBC REIM pointe du doigt la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui a relevé ses taux directeurs plusieurs fois ces derniers mois pour lutter contre l’inflation. La société de gestion précise que « cette augmentation rapide et massive des taux d’intérêt impacte la valorisation des actifs immobiliers ». HSBC REIM indique par la suite ses intentions d’agir dans « l’intérêt de la SCPI et de ses associés, et conformément aux recommandations des autorités de tutelle » en imputant « cette baisse [de valorisation] sur le prix de la part à compter du 9 août 2023 ».

Une collecte en baisse, un taux de rotation en hausse

Pour certains experts, le niveau de collecte du premier trimestre démontre que l’euphorie qui s’est emparée des SCPI ces dernières années est belle et bien terminée. Après avoir atteint un niveau record de 10 milliards d’euros en 2022 (soit 37% de plus qu’en 2021), la collecte accuse une baisse de 23% au premier semestre. Selon les informations fournies par l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim), la collecte nette des SCPI a représenté 4,1 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année. Au début du deuxième trimestre, elle atteignait 1,7 milliard d'euros, soit un recul de 35% sur un an. En parallèle de cela, le marché secondaire des parts de SCPI a connu une progression de +32% cette année par rapport au deuxième semestre 2022, ce qui représente 1070 millions d’euros de parts échangées. Le taux de rotation des parts se situe donc à 1,2% sur le semestre, contre 0,8% par semestre en moyenne en 2022.

Le marché est-il en train de s’effondrer ?

Pour Frédéric Puzin, le président de Corum L’épargne, interrogé par BFM Business, la baisse des prix pourrait représenter une opportunité de rentrer sur le marché des SCPI tout en améliorant le rendement à terme. Les baisses de prix permettant aux sociétés de gestion ayant investi dans un immobilier trop cher de « corriger ces excès » et d’améliorer le « rendement des SCPI » pour les nouveaux épargnants, arrivant avec « de l’argent frais ». Les sociétés de gestion avancent quant à elles des arguments d’une gestion « saine et prudente ». Une chose reste cependant certaine : les associés actuels accusent et accuseront dans les prochains mois une réelle baisse de prix de leurs parts.