Retraites : une nouvelle pension sur sept est mal calculée information fournie par Boursorama avec Media Services 21/02/2023 à 08:36
Selon la Cour des comptes, 14% des prestations de retraite nouvellement attribuées "ont été affectée d’au moins une erreur de portée financière en 2021". Et dans les trois quarts des cas, c'est au détriment des retraités.
Alors que les débats sur la réforme des retraites font rage, le chiffre interpelle. "Une prestation de retraite nouvellement attribuée sur sept (14 %) a été affectée d’au moins une erreur de portée financière en 2021" , notait la Cour des comptes en mai 2022, dans son rapport annuel à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), dévoile Le Parisien cette semaine.
"À la fin de l’année 2022, nos indicateurs d’anomalies résiduelles dans les dossiers de retraite liquidés dans l’année enregistrent un taux de 13 %. Ce niveau est en amélioration continue", précise la Cnav au quotidien. En effet, un dossier sur six traité en 2019 faisait l'objet d'une erreur, contre un sur neuf il y a en 2014, rappelle Le Parisien.
Chaque année, environ 140.000 nouveaux retraités sont ainsi concernés par ces erreurs, souligne RTL . Et dans les trois quarts des cas, c'est au détriment des retraités. Selon Le Parisien, ces derniers toucheraient en moyenne 570 euros de moins par an.
Comment expliquer ces erreurs ? "Il y a deux sources de difficultés. Des erreurs dans le relevé de carrière et des problèmes liés à la formule de calcul de la pension", explique Valérie Batigne, fondatrice et présidente de Sapiendo, cabinet d’expertise retraite.
Selon la Cnav, plus de la moitié des erreurs proviendraient d'ailleurs des erreurs dans le relevé de carrière . Et les caisses de retraite manquent d'effectif pour effectuer les contrôles, déplore sur RTL Grégory Thomas, délégué CFTC à la Caisse nationale d'assurance vieillesse d'Île-de-France. "Tous les samedi quasiment, il y a des dispositifs d'heures supplémentaires sur la base du volontariat. C'est la démonstration pour nous qu'il y a un problème d'effectif pour faire face à la charge de travail", souligne-t-il. "Aujourd'hui, il y a à peu près 400 techniciens retraite. Si on était 550 ou 600, ce serait très bien", selon lui. Le syndicaliste souligne un autre problème : les outils informatiques, qui sont défectueux.
Sans oublier les nouvelles règles imposées par les réformes successives des gouvernements. "En 1995, avec le développement de l’informatique, je me disais que mon métier n’avait plus trop d’avenir. Puis il y a eu les réformes Fillon, Woerth, Touraine et celle qui se profile", s'amuse auprès du Parisien Jean-François Chauffeté, patron d’Eor consultants, consultant en pension de retraite. "Les règles deviennent de plus en plus compliquées. La réforme en cours est censée entrer en application au 1er septembre 2023, et d’ici là, il va falloir adapter les algorithmes de calcul dans chacune des 42 caisses de retraite concernées", avance de son côté Valérie Batigne.