Réforme des retraites : la ministre du Travail se dit prête à des "aménagements" et cite "deux points perfectibles" information fournie par Boursorama avec Media Services 31/12/2024 à 17:02
Sont évoqués les sujets de "l'usure professionnelle" et des "petites pensions féminines".
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a déclaré mardi 31 décembre être prête à des "aménagements justes et raisonnables" concernant la réforme des retraites de 2023, lors d'une visite dans une agence France Travail à Hérouville-Saint-Clair (Calvados).
"J'avais lancé une concertation il y a un mois, adressée aux partenaires sociaux, sur des aménagements justes et raisonnables, sur deux points qui me semblent vraiment très perfectibles aujourd'hui", à savoir "l'usure professionnelle et les petites pensions féminines", a déclaré Mme Panosyan-Bouvet.
La ministre du Travail et de l'Emploi, qui faisait déjà partie du gouvernement Barnier, a affirmé vouloir "replacer la question du dialogue social et des partenaires sociaux au cœur de toutes les discussions, en plus effectivement des partis politiques, ce que nous ferons avec Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, NDLR) et François Bayrou".
Selon Bayrou, "il y a tous les compromis possibles"
"S'il faut remettre des choses sur le tapis, on le regardera ensemble, mais encore une fois je souhaite que les partenaires sociaux soient au cœur des discussions qui seront engagées", a-t-elle ajouté, "parce qu'ils sont ancrés dans les réalités quotidiennes et dans les contraintes économiques des entreprises".
Le 23 décembre, le Premier ministre François Bayrou avait dit refuser de suspendre ou de geler la réforme des retraites de 2023, comme le demande la gauche, après avoir proposé quelques jours plus tôt aux forces politiques de rouvrir une discussion sur cette réforme pendant neuf mois. "Il y a tous les compromis possibles. S'il existe, je suis prêt", avait-il ajouté.
Mesure emblématique de la présidence Macron, l'impopulaire réforme des retraites s'est heurtée à l'un des plus longs mouvements sociaux des dernières décennies, avant d'être finalement adoptée au forceps en mars 2023 via l'article 49.3 utilisé par la Première ministre d'alors Elisabeth Borne.
Outre le relèvement progressif de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, cette réforme a changé nombre de paramètres dans le calcul des pensions, notamment les règles en cas de départ anticipé. Elle crée un "coup de pouce" pour les "petites pensions" des retraités ayant travaillé toute leur vie au Smic, ou pour ceux cumulant emploi et retraite.
La gauche, comme l'extrême droite, ont promis de l'abroger pendant la campagne des législatives à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.