Il n’est pas nécessaire de posséder un minimum d’un million d’euros pour investir dans un domaine viticole. On peut acquérir des parts dans un vignoble grâce au placement collectif proposé par des Groupements Fonciers Viticoles (GFV). Tout en bénéficiant d’avantages fiscaux, cet investissement peut vieillir comme un grand cru, en se bonifiant.
Pourquoi investir dans lavigne ?
Un placement fiable
Placer ses économies dans un GFV permet de diversifier ses produits d’épargne. Il s’agit d’acheter des parts d’un ou plusieurs vignobles dont l'exploitation est confiée, par bail à long terme, à un viticulteur. Les revenus issus du fermage sont reversés aux investisseurs suivant leur nombre de parts. Au regard de la bonne santé du secteur, le niveau de risque de ce type de placement est faible, bien que le capital ne soit pas garanti. Le prix d’une part de GFV varie entre 3 000 et 200 000 euros selon la localisation des vignobles et la qualité des appellations. On peut trouver des groupements fonciers viticoles dans tous les terroirs. En France, 80% des GFV sont investis dans le bordelais.
Des rendements bas mais de belles plus-values
Si les rendements ne sont pas très élevés, avec une moyenne de 2%, frais déduits, ce placement peut être l’occasion de se constituer une cave. La rémunération en bouteilles peut être nettement plus avantageuse suivant la valorisation du vin avec le temps. Les rendements montent alors jusqu’à 5%. De plus, avoir des parts GFV permet d’acquérir des bouteilles au tarif propriétaire en fonction du nombre de part détenues. C’est donc sur le long terme que cet investissement se révèle plus lucratif. Lors de la vente des parts, la plus-value peut être conséquente, particulièrement si le vignoble est réputé. Les AOP (appellations d'origine protégées) ont gagné plus de 200% du prix de l’hectare en 23 ans, plus de 400% pour les Saint-Julien, plus de 500% pour les champagnes, plus de 800% pour le Pauillac.
Une fiscalité avantageuse
En termes de fiscalité et de transmission successorale, le placement peut également se révéler judicieux. Pour les contribuables assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune, le foncier rural est imposé sur seulement 25% de sa valeur jusqu’à 101 897 euros. L’exonération passe à 50% au-delà de ce plafond. Les revenus tirés des parts de GFV sont imposés comme des revenus fonciers. Si l’achat est réalisé à crédit, les intérêts d’emprunt sont déductibles. A la revente, les plus-values réalisées sont imposées comme pour une cession immobilière (19% + 15,5% de prélèvements sociaux), après un abattement qui va de 2 à 8% par an selon la durée de détention des parts. Cependant, il n’y a pas impôt sur les plus-values quand le montant de la cession est inférieur à 15 000 euros. L'acquisition de parts donne droit à une exonération partielle de droits de succession et de donation, avec des abattements identiques à ceux calculés pour l’ISF.
Trucs et astuces
En 2015, le prix moyen des vignes en AOP s’établit à 140 500 €/ha, soit une hausse de 3 % par rapport à 2014. Les plus fortes hausses concernent la Bourgogne, le Beaujolais, la Savoie et le Jura (+6,7 %), le Bordelais (+5,9 %), la Vallée du Rhône et la Provence (+4,5 %). Hors AOP, le prix moyen des vignes atteint 13 100 €/ha.