Peut-on acheter une résidence secondaire à la retraite ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/06/2025 à 08:30

S’offrir une résidence secondaire après 60 ans est une idée qui séduit de nombreux retraités. Un projet de vie, souvent mûrement réfléchi, mais confronté à un obstacle majeur : le financement. Si l’accès au crédit est facilité pour les actifs, il devient plus complexe pour les seniors. Pourtant, cela reste possible, à certaines conditions.

Peut-on acheter une résidence secondaire à la retraite ? / iStock.com - flyzone

Obtenir un crédit à la retraite : un vrai parcours d’obstacles

Avec l’âge, les conditions d’octroi de crédit se durcissent. La principale difficulté vient du risque accru de non-remboursement que les banques associent aux emprunteurs âgés. Les institutions financières prennent en compte l’espérance de vie, mais aussi la stabilité des revenus et les garanties disponibles. Les seniors doivent généralement souscrire une assurance emprunteur incluant une garantie décès. Mais après 65 ou 70 ans, les primes explosent. Elles peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros par mois. Certaines banques exigent aussi un apport plus important ou la présence d’une personne se portant caution. Résultat, beaucoup de retraités renoncent à leur projet, pensant qu’un crédit immobilier leur est inaccessible. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il existe plusieurs alternatives et solutions spécifiques adaptées à ce public.

Seniors : des profils qui peuvent rassurer les banques

Les retraités ne partent pas tous avec un handicap dans la négociation d’un crédit. Certains profils peuvent même rassurer les prêteurs. C’est notamment le cas des personnes déjà propriétaires de leur résidence principale. Cela réduit considérablement le risque pour la banque, qui sait qu’en cas de défaut, un bien existe déjà en garantie. Autre élément positif, la stabilité des revenus. Contrairement à un actif qui pourrait perdre son emploi, un retraité perçoit une pension fixe et régulière. De plus, à la retraite, les charges du foyer diminuent souvent. Les enfants sont autonomes, les crédits principaux remboursés, ce qui augmente le « reste à vivre ». Enfin, si le futur bien immobilier est destiné à la location saisonnière ou annuelle, les revenus générés peuvent également entrer dans le calcul du financement et sécuriser le montage.

Quelles options de financement après 60 ans ?

Plusieurs types de prêts sont accessibles aux retraités souhaitant acquérir une résidence secondaire. Le prêt immobilier classique reste envisageable, avec quelques restrictions. La durée d’emprunt est souvent limitée (jusqu’à 85 ou 90 ans). La banque tiendra compte de l’âge à l’échéance, et l’assurance emprunteur sera plus coûteuse. Il faudra aussi souvent présenter un bon dossier : apport personnel, garanties solides, revenus suffisants. Le prêt viager hypothécaire (PVH) est une solution intéressante pour les seniors. Il ne nécessite pas de questionnaire médical. Le capital est remboursé au décès de l’emprunteur, par la vente du bien. Cela évite de ponctionner la trésorerie ou de faire appel à ses enfants pour se porter caution. Avec le prêt Jubilé, par exemple, les héritiers récupèrent le solde de la vente une fois le prêt remboursé. Le prêt hypothécaire cautionné permet d’éviter l’assurance emprunteur. Il consiste à mettre en garantie un bien immobilier, souvent la résidence principale. En cas de décès ou d’impayé, la banque pourra saisir le bien pour récupérer les sommes dues. Le prêt in fine peut également convenir, bien qu’il soit plus technique. Pendant toute la durée du crédit, seuls les intérêts sont remboursés. Le capital est remboursé en une seule fois à l’échéance, via un produit d’épargne dédié. Ce type de prêt exige une capacité financière importante et une bonne gestion patrimoniale