Passoires thermiques : pourquoi les ventes de ces logements énergivores ont décollé information fournie par Boursorama avec Newsgene 13/11/2023 à 13:12
Les passoires thermiques ont la cote. Voilà deux ans que ces biens immobiliers mal isolés et énergivores sont de plus en plus recherchés par les acheteurs. La part des logements estampillés F et G au niveau du diagnostic de performance énergétique (DPE) a gagné sept points depuis 2021 dans les ventes globales, selon la dernière note de conjoncture des notaires relayée par BFMTV .
Grosse décote dans le Cher
Dans le détail. La part des ventes de passoires thermiques était de 11 % au 2e trimestre 2021. Un an après, elle était de 16 %. Au 2e trimestre 2023, elle a atteint 18 %. C'est quasiment un logement sur cinq qui est concerné. Cette part est plus importante que celle de ces logements dans le parc actuel. En effet, 17 % des logements du territoire sont classés F et G.
C'est par opportunisme que les acheteurs sont à la recherche de ce type de biens. En effet, ils sont moins chers à l'achat. On peut en moyenne obtenir 15 % de décote par rapport à un autre bien qui n'aurait pas de DPE défavorable. Il existe des différences selon les départements. En consultant le simulateur du site d’annonces Goflint, on peut s'apercevoir qu'en cherchant un appartement T3 classé B au niveau du DPE et en comparant le prix avec celui d'un même appartement mais classé F, les différences peuvent atteindre jusqu'à 62 % dans le Cher. Dans les Bouches-du-Rhône, la différence entre les deux types de bien est de 28 %, de 24 % dans le Rhône et seulement 5 % à Paris.
Plus chers en Gironde
En revanche, en Gironde, il est moins avantageux d'acheter une passoire énergétique puisqu'elle revient en moyenne à 6,75 % plus cher qu'un autre appartement. A Paris et en Gironde, les acheteurs se tournent vers le cachet des logements anciens. Mais ces derniers ont le désavantage d'être très énergivores.
Pour savoir si c'est vraiment une bonne affaire d'acheter une passoire énergétique, le rabais à l'achat doit être comparé au surcoût de la facture énergétique. Le propriétaire va dépenser deux à trois fois plus que pour un bien mieux isolé. Autre contrainte, il va bientôt être impossible de mettre en location un logement mal classé. Les logements estampillés G sortiront du marché de la location à compter du 1er janvier 2025 (ce sont deux millions de logements concernés) et les F à partir de 2028 (3,2 millions de logements).